Après les frappes aériennes contre le Daech, les dirigeants mondiaux rassemblés à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU, Barack Obama en tête, se sont donné le mot pour s'engager à combattre le phénomène des combattants étrangers en Irak et en Syrie. La menace potentielle que représentent ces combattants, dont nombre d'Occidentaux, venus du monde entier s'aguerrir et se radicaliser sur les terrains de conflits, en Irak et en syrie, à leur retour dans leurs pays d'origine, inquiète vivement la communauté internationale. Le président américain, qui, sera l'un des premiers dirigeants à s'exprimer à l'ouverture de l'Assemblée générale, présidera ensuite une réunion spéciale du Conseil de sécurité de l'ONU pour faire adopter une résolution contraignante visant à endiguer le flux des "combattants terroristes étrangers", tels que qualifiés par le texte américain. C'est l'un des aspects de la lutte "globale" (sécuritaire, humanitaire, préventive, idéologique) définie par Washington et ses alliés contre l'Etat islamique. En augmentation constante, quelque 12 000 combattants étrangers venus de 74 pays différents auraient rejoint les organisations extrémistes en Irak et en Syrie, ce qui représente la plus forte mobilisation étrangère depuis la guerre d'Afghanistan dans les années 1980, selon le Centre international d'étude de la radicalisation, basé à Londres. La majorité vient du Moyen-Orient (Arabie saoudite, Jordanie) et du Maghreb (Tunisie, Maroc), mais le nombre d'Européens est en hausse, à "environ 3 000", selon le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, qui donnait en juillet le chiffre de quelque 2 000. La résolution, placée sous le chapitre 7 de la charte de l'ONU qui prévoit des sanctions en cas de non respect du texte, demande aux gouvernements de "prévenir et empêcher le recrutement et les déplacements" d'individus tentant de se rendre à l'étranger "dans le but de planifier ou de participer à des actions terroristes" ou d'y recevoir un entraînement. Elle intervient dans le sillage de celle adoptée le 15 août par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui réclamait la dissolution immédiate du groupe Etat islamique (EI), du Front al-Nosra et d'autres formations liées à al-Qaïda, tous les pays membres sont appelés à prendre des mesures "pour endiguer le flot de combattants terroristes étrangers". La résolution vise surtout à renforcer la coopération internationale et l'échange d'informations par l'intermédiaire d'Interpol. Mais ce phénomène s'avère très complexe, reconnaît-on, en ce sens que les motivations de leur départ ne sont pas toujours évidentes à cerner. Amar R.