Le Conseil de sécurité de l'ONU a enfin adopté (avant-hier), à l'unanimité, une résolution visant à empêcher le financement de l'organisation terroriste appelée «Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, ou Daech) et le Front Al Nosra, autre organisation terroriste. Le Conseil de sécurité se déclare disposé à y inscrire les individus, groupes, entreprises ou entités qui apportent leur appui à l'un ou à l'autre. Six individus présumés dirigeants de ces organisations criminelles sévissant en Syrie et en Irak sont inscrits depuis avant-hier par le Conseil de sécurité sur cette liste. Il s'agit de Aldelrahman Mouhamad Zafir al Dabidi al Jabani, Hajjaj Bin Fahd Al Ajmi, Abou Mohamed al Adnani, Saïd Arif, Abdul Mohsen Abdallah Ibrahim Al Charekh, et Hamid Hamad Hamid al-Ali. Le Conseil de sécurité demande aussi à tous les Etats membres de prendre des mesures nationales pour endiguer le flux de combattants terroristes étrangers qui rejoignent les rangs de l'EIIL et du Front Al-Nosra. Depuis hier soir, l'islamiste algérien Saïd Arif, assigné à résidence surveillée à Brioude en Auvergne (centre-est de France) est en fuite. Des saoudiens, un koweitien et un algérien constituent la liste des six personnes considérées par le Conseil de sécurité comme étant des dirigeants de Daech et d'Al Nosra. Saïd Arif, seul Algérien parmi les six personnes citées, est un lieutenant déserteur des forces de sécurités algériennes, et qui s'est notamment rendu en Afghanistan où il a été formé dans les camps d'entraînement d'Al-Qaïda. Il a été arrêté en Syrie en 2003 avant son extradition en France, pays qui le recherchait en vertu d'un mandat d'arrêt international, accusé d'actes de terrorisme perpétrés sur le sol français en 2002. En 2007, Saïd Arif est condamné à cinq ans d'emprisonnement. Il en sort en décembre 2011. Une obligation de quitter le territoire français est prononcée à son encontre mais elle n'est pas mise à exécution quand la Cour d'appel européenne des droits de l'homme s'est opposée à son extradition vers l'Algérie, faisant valoir des «menaces qui pèsent sur lui». Il a été assigné à résidence à Millau (sud- ouest de France) mais a pu s'enfuir. Mais il est retrouvé en Suède et extradé de nouveau vers la France où il est alors condamné à 6 mois de prison ferme. Il a été une nouvelle fois assignée à résidence à Langeac puis à Brioude, depuis octobre 2012. Les conséquences du refus de l'Union Européenne de l'extrader vers l'Algérie sont désastreuses puisque ce présumé élément d'Al Nosra ferait partie d'une organisation terroriste qui détruit nombre de pays dont la Syrie et l'Irak. L'Occident, dont l'Union Européenne, a beaucoup participé à l'émergence d'organisations terroristes en Syrie et en Irak, dont Daech et Al Nosra, aux côtés de l'Arabie saoudite, pays finançant le terrorisme, en particulier celui ciblant la Syrie, le Liban et l'Irak.