La décapitation de l'otage français, Pierre-Hervé Gourdel, par un groupe jihadiste se faisant appeler Jund al-Khilafa, et lié à l'organisation Etat islamique (EI), continue de susciter émotion et indignation, en Algérie et dans le monde. À la suite de l'annonce de l'assassinat, mercredi dernier, du guide alpiniste, le gouvernement algérien a dénoncé, dans un communiqué rendu public, cet acte "odieux" et "abject", en réitérant sa détermination à poursuivre la lutte contre le terrorisme "sous toutes ses formes". Jeudi, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a également réagi, réitérant la position du gouvernement et soutenant que l'assassinat du ressortissant français "ne restera pas impuni" et qu'il ne détournera pas l'Algérie de la lutte antiterroriste. "Cet assassinat n'affectera en rien l'orientation de l'Etat algérien ni de ceux qui s'investissent en faveur de la stabilité, car le monde se mobilise pour condamner ce meurtre et combattre de tels crimes où qu'ils se produisent", a déclaré M. Bensalah, lors d'une séance orale consacrée aux questions orales. Le président de la Chambre haute du Parlement a, en outre, appelé à "la mobilisation" des citoyens, tout en rappelant que la stabilité et la sécurité du pays "sont l'affaire de tous et ne concernent pas seulement les forces de sécurité et l'armée". De son côté, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, a indiqué que le gouvernement était résolument déterminé à poursuivre le combat contre le terrorisme et à "œuvrer sans relâche pour l'éradication de ce fléau". Présent à la séance plénière au Conseil de la nation, le ministre a qualifié le groupe terroriste, auteur de la décapitation de l'alpiniste, de "criminel et sanguinaire", tout en soulignant que le gouvernement n'avait ménagé aucun effort, dès les premiers instants de l'enlèvement, en mobilisant tous les moyens nécessaires. Par ailleurs, l'instance de suivi et de concertation de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) a, aussi, réagi avant-hier, à Alger, par rapport à l'assassinat d'Hervé Gourdel. Dans la déclaration finale ayant sanctionné la réunion de ses membres, l'instance de concertation et de suivi de l'opposition (qui a été installée le 10 septembre dernier par la CNLTD) a condamné ce crime abject et dénoncé les actes "criminels" des groupes terroristes. Hervé Gourdel, âgé de 55 ans, a été invité et hébergé, depuis son arrivée le 20 septembre dernier en Algérie, dans un chalet proche du complexe de Tikjda (wilaya de Bouira). Avant d'être enlevé, le lendemain, par le groupe Jund al-Khilafa. Le 22 septembre, le groupe jihadiste avait menacé d'assassiner l'otage si la France ne renonçait pas "sous 24 heures" à ses frappes aériennes en Irak. Mais, cet ultimatum a été rejeté, le lendemain, par le président français, François Hollande. Le mercredi 24 septembre, Jund al-Khilafa, mettant à exécution sa menace, avait diffusé une vidéo intitulée "Message de sang pour le gouvernement français", montrant la décapitation d'Hervé Gourdel. H. A/Agences