Le Syndicat national des ingénieurs agréés en génie civil et bâtiment (Snia-GCB) a appelé hier, à partir de Boumerdès, à la création d'un observatoire de risques pour se prémunir contre les catastrophes naturelles. "Cette structure plus qu'indispensable permettra d'identifier, de répertorier et de classer les zones à risques", a indiqué Hadjeres Omar, président du bureau national, lors de son intervention à ce regroupement qui s'est déroulé à la maison de culture Rachid-Mimouni. Dans un rapport de 70 pages qu'ils ont transmis au ministre de l'Habitat et au président de la République, le Syndicat des ingénieurs en bâtiment demande, également, la mise en place d'un office national de risques et des catastrophes nationales. Le rôle de cet organisme est d'assurer la gestion de toute catastrophe naturelle. "Les walis ne suffisent pas à eux seuls d'assurer la gestion d'une catastrophe, il faut un organisme spécial chargé de mener cette mission, à commencer par la mise en place d'un programme de prévention et de sensibilisation", indique M. Hadjeres. Et de s'interroger : "Il n'est pas normal qu'en Algérie où l'activité sismique est très présente avec même des risques de tsunami, on ne dispose pas encore d'un plan ni d'un programme de sensibilisation pour catastrophes nationales", dit-il. Et il cite l'exemple du séisme du 1er août 2014 qui a ébranlé Alger où l'on a enregistré plus de six morts, tous ont perdu la vie par affolement à cause de l'absence d'une politique de sensibilisation. "Ces cas n'existent pas au Japon par exemple, où la population est bien préparée", ajoute-t-il. Il cite également l'exemple de Bouira où trois personnes ont perdu la vie tout récemment dans des inondations à cause d'un problème de prévention. Le rapport du Snia préconise d'identifier toutes les compétences implantées dans les wilayas à risques (ingénieurs, architectes, médecins, sauveteurs...) pour faciliter leur contact et éventuellement leur intervention en cas de problèmes liés à des catastrophes naturelles. Les ingénieurs demandent dans leur document la démolition immédiate de toutes les constructions classées rouge dans la wilaya d'Alger, de Boumerdès et de Tipasa. "Nous avons identifié des centaines d'immeubles classés rouge à La Casbah, Dergana, Aïn Benian, Bologhine, Alger-Centre, ils doivent être évacués sans plus tarder", indique M. Hadjeres, qui précise que d'autres logements nécessitent des restaurations dans les plus brefs délais.