Des dizaines d'habitants en colère des quartiers de Derb et St-Antoine sont descendus, hier, à Oran, dans le boulevard Maâta-Mohamed El-Habib pour protester contre leurs conditions locatives. Les protestataires ont bloqué le trafic du tramway d'Oran à la place Valéro. Les manifestants, qui entendaient dénoncer leur situation, ont provoqué un véritable dysfonctionnement de la circulation piétonnière et routière. Les dernières pluies torrentielles sont à l'origine de cette sortie dans la rue. Selon des témoignages recueillis sur place, de nombreuses familles ont passé la nuit hors de leurs habitations submergées par les eaux pluviales. Pendant plus d'une heure, les protestataires ont carrément immobilisé la circulation du tramway. Ce sont les travailleurs et les étudiants se rendant à Es-Sénia qui ont fait les frais de cet état de fait. Le tramway a continué à circuler jusqu'à la rue Emir-Abdelkader, point de chute finale. Les usagers ont dû se plier aux exigences de ces aléas en se débrouillant pour arriver à leur destination. Les non-relogés se sont joints aux mal-logés qui réclamaient leur relogement dans des habitations décentes. Un important et discret dispositif sécuritaire a été déployé aux abords du boulevard Maâta à l'effet de juguler tout débordement. La paralysie de cette artère marchande pénalise particulièrement les commerçants qui viennent de toutes les wilayas du pays. Pour sa part, la wilaya d'Oran, qui semblait chercher un compromis, a invité les protestataires à déléguer leurs représentants afin de trouver une sortie de crise. Cette assurance donnée par les autorités locales a atténué un tant soit peu la tension. Ce qui a permis aux responsables du tramway de reprendre le service des rames après plus d'une heure d'interruption. Aucune arrestation par les policiers n'a été opérée parmi les manifestants, affirme-t-on de source proche de la cellule de communication. Rappelons que pas moins de 1 152 familles ont été relogées, début septembre 2014, dans des logements décents à Gdyel, une commune située à l'est d'Oran, et à Oued Tlélat, au sud d'Oran. Ces familles, détentrices de pré-affectations et dont 518 résidaient dans des immeubles menaçant ruine (classés rouge) relevant du seul secteur urbain de Derb et 283 du périmètre urbain d'El-Hamri relevant de la commune d'Oran, ont été relogées à la cité des 1 500-Logements à Gdyel.