Les représentants des villages nous ont informés que la commission d'enquête, élargie aux différentes directions de divers secteurs dépêchés par la wilaya de Tizi Ouzou, a entamé ses travaux mercredi dernier. Jamais une municipalité de Kabylie n'a connu une telle perturbation. L'action menée par une grande majorité de la population de Azazga semble s'installer dans la durée, eu égard à la détermination du mouvement de contestation, qui ne montre aucun signe d'essoufflement. "Il n'est plus question de revenir en arrière", se sont exclamés les responsables des villages lors de leur meeting organisé devant le siège de l'APC. "L'avenir de l'APC se projette, désormais, dans la construction d'une ère nouvelle", nous dit un des animateurs du mouvement de contestation. Aujourd'hui, toutes les voix n'exigent, ni plus ni moins, que le départ de toute l'assemblée communale, même si le maire est le plus pointé du doigt. Pour l'heure, les besoins des citoyens ne sont pas affectés, puisque le service d'état civil fonctionne le plus normalement du monde. Seul le bloc administratif où siègent habituellement les élus, autrement dit le maire, l'exécutif et les présidents de commissions, est placé sous haute surveillance. Les représentants des villages nous ont informés que la commission d'enquête, élargie aux différentes directions de divers secteurs dépêchés par la wilaya de Tizi Ouzou, a entamé ses travaux mercredi dernier. Les animateurs du mouvement contestataire qui détiennent les clés des bureaux administratifs ont ouvert les portes des locaux pour permettre aux enquêteurs d'accéder aux dossiers. Selon les représentants des villages, les premières investigations ont duré près de quatre heures avec les auditions des membres de l'exécutif. Après leur départ, tous les cadenas ont été remis en place. De leur côté, les responsables des villages nous ont déclaré avoir préparé, dès le début de la contestation, un dossier très lourd dans lequel ils chargent le P/APC et ses collaborateurs de graves préjudices. Les événements se sont accélérés, la semaine dernière, avec le ralliement à la contestation de douze élus sur les dix-neuf que compte l'assemblée. Déjà au sein de l'opposition, les élus "frondeurs" ont rédigé une motion qui a été lue lors du meeting, annonçant leur soutien aux actions entreprises par la coordination des comités de villages de Azazga. Ce qui, aux yeux des animateurs, change toute la donne et sous-entend un retrait de confiance avéré au maire et un levier qui va booster la procédure de dissolution. De son côté, le P/APC de Azazga, Mustapha Bouada, se défend énergiquement face à une telle situation de blocage, car il estime que "l'assemblée communale n'a rien à se reprocher, et plusieurs projets tels que la piscine semi-olympique, la salle omnisports et la salle de conférences, pour ne citer que ceux-là, sont en cours de réalisation", tout en précisant que "l'ensemble des constructions illicites ont fait l'objet d'un arrêté de démolition adressé au service concerné".