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Les catastrophes en Algérie
Les risques majeurs sont-ils gérables ?
Publié dans Liberté le 02 - 10 - 2014

Par quoi doit-on commencer ? Par le séisme du vendredi 1er août 2014 ou par celui du 21 mai 2003 qui avait fait 2278 morts, ou encore par l'attaque terroriste du complexe gazier de Tiguentourine ? Ou bien par l'incendie qui a ravagé l'imprimerie de la Banque d'Algérie ? Ou bien encore par les hécatombes des accidents de la route ? La liste est encore longue.
D'abord, il faut rappeler que la législation qui régit et prévient les risques majeurs existe en Algérie. La loi 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes, a été votée par les deux chambres du Parlement, 18 mois après le séisme de Boumerdès du 21 mai 2003. Mais, à ce jour, aucun texte d'application n'a été promulgué pour accompagner cette loi. Pourquoi? La gestion des risques est une affaire de spécialistes pourvus d'un pouvoir "réel" d'application des textes réglementaires prévues par les lois en vigueur et dotés de moyens tant humains que financiers. Ceci implique automatiquement : une refonte totale dans ces domaines que sont la sécurité, la sûreté interne, la protection des sites sensibles et en général revoir carrément la "politique" de gestion des risques majeurs. Il faut veiller aussi à ce que cet important chapitre qu'est la prévention des risques majeurs et l'élaboration de plans efficients d'alerte, d'intervention et d'actions coordonnées "en temps réel" soit pris en charge, sérieusement et de manière professionnelle. Sans improvisation aucune. Catastrophes naturelles (inondations, séismes, tremblements de terre...), risques technologiques (incendies, explosions dans des installations de gaz), risques chimiques, risques biologiques, atteintes à l'environnement, pollutions, risques industriels (accidents du travail, éboulements dans un tunnel de route, de métro, glissement de terrain, sont autant de risques dits "majeurs".
Le risque : éléments de définition
Les risques sont aujourd'hui une question majeure dans le monde. Il faut distinguer le risque, qu'on peut définir comme la potentialité d'apparition d'une catastrophe, de la catastrophe elle-même, un événement dramatique, une crise qui se réalise. Cette dernière se gère à l'aide de méthodes d'urgence, de plans préparés avant que la catastrophe ne se produise, à l'image des plans Orsec ou PPI. La gestion de l'après- crise est susceptible de stimuler l'économie (de nombreuses entreprises peuvent y participer) ou de débloquer des situations foncières ou sociales qui contribuaient avant l'événement à freiner le développement urbain par exemple. Ainsi, après le tremblement de terre, la ville de Lisbonne fut reconstruite par le marquis de Pombal sur le modèle de Londres elle-même reconstruite après l'incendie de 1666. A la suite de la reconstruction, le cœur de Lisbonne qui associe de vastes places et des rues assez larges, s'ouvre vers la mer et les activités du port. Si la catastrophe porte en elle-même maints aspects dramatiques, elle permet aussi des avancées. De ville assez fermée sur elle-même, Lisbonne est devenue une ville ouverte vers l'Atlantique. Le risque, cette potentialité de crise ou de catastrophe, est géré différemment, il nécessite de tout mettre en œuvre afin que la crise ne se produise pas. Les toutes dernières catastrophes citées plus haut devraient nous inciter à revoir nos systèmes de prévention, d'intervention et revoir nos différents plans et surtout à les tester réellement et efficacement, pas simplement parce que la loi nous y oblige (ça devient alors juste une formalité administrative à accomplir et remplir un P-V).
La réalité est multiple, le risque est multiforme
Le risque se décline à la fois à l'échelle globale (cf. le réchauffement climatique) et à l'échelle locale (glissement de terrains, affaissement...). Il est de nature variée : aux risques naturels s'ajoutent les risques technologiques, qui remettent en question certains aménagements. L'explosion de l'usine AZF de Toulouse a conduit à s'interroger sur la relation entre l'industrie et la ville : faut-il déplacer les zones industrielles installées dans la ville ? (À noter qu'à Toulouse, c'est la ville qui a « rattrapé» l'industrie et aussi comme la plupart des zones industrielles en Algérie où souvent nous retrouvons des habitations dans la périphérie d'une industrie à risque et quelquefois même à l'intérieur du site). Les risques se déclinent aussi en termes économiques. Les récents événements boursiers ont montré que ces risques peuvent jouer à des échelles très différentes. Les risques sont également géopolitiques : les conflits pour les énergies (pour le pétrole, la guerre d'Irak en est une illustration parfaite). Les récents bouleversements dans les pays qui ont suivi ce plan de domestication, de spoliation des richesses et de mainmise après le déclenchement des opérations "Printemps arabes" - Tunisie, Libye, Egypte, Syrie, (et Gaza alors !) etc.. En somme tout un plan bien réfléchi et mis en application. La notion de risque est donc extrêmement vaste et mobilise un champ très large de disciplines, depuis l'économie, les disciplines technologiques, la géologie, la climatologie, le droit, la géographie... Y a-t-il plus de danger aujourd'hui que par le passé, notamment dans le domaine des risques naturels?
Une analyse fine tend à répondre par la négative : il n'y a pas d'augmentation significative du nombre d'aléas tels que les cyclones en domaine tropical, ou que les fortes chutes de pluie dans l'espace méditerranéen. En revanche, la vulnérabilité des populations, c'est-à-dire la sensibilité des populations aux risques, a progressé fortement pour les raisons suivantes :
L'urbanisation croissante de la population, plus de 50% de la population vivent en ville. Or la ville est un espace complexe du point de vue du risque. Dans le passé, on s'y installait pour plus de sécurité : les remparts étaient une protection contre les menaces. Aujourd'hui, les villes sont perçues comme de plus en plus dangereuses (violences dans les nouvelles cités), beaucoup de villes comptent des zones industrielles, ou sont établies dans des espaces à risques naturels à proximité de cours d'eau, ou sur des zones sismiques (ex : hôpital Mustapha-Pacha. Alger), soit par une augmentation des risques.
La littoralisation : une part importante de la population se déplace vers les littoraux, or ce sont des espaces potentiellement soumis à des risques naturels, à l'image des tsunamis qui menacent les côtes méditerranéennes, celles de Floride, des Antilles ou du Japon. La "filiation" des risques : un risque naturel est susceptible d'engendrer un risque technologique. Un conflit peut susciter ou accroître un autre type de risque. On parle de risque "induit"... La vulnérabilité des populations est donc beaucoup plus grande qu'elle n'était dans le passé. En outre, les sociétés de pays développés refusent le risque et espèrent le risque zéro. Si cet objectif ne peut être atteint, il n'en demeure pas moins qu'il est nécessaire de juguler le risque au maximum.
Aspects préventifs en situation d'urgence
En fait, dans la gestion des risques majeurs et en matière de protection des biens et des personnes, le législateur n'a rien laissé au hasard, si ce n'est qu'il a omis de préciser par un article de loi que la sécurité ne doit être confiée qu'à des professionnels avérés. Oui, tout est là. On ne badine pas avec la sécurité ! Confions la sécurité aux seuls spécialistes, donnons-leur les pouvoirs et les moyens et faisons-leur porter la responsabilité de la protection des biens et des personnes et veiller à la sauvegarde du patrimoine public et par-delà la protection de notre économie, ensuite quoi qu'il advienne, nous leur demanderons des comptes en cas de défaillance du management sécuritaire. Car en fait, c'est de cela qu'il s'agit : le management de la sécurité n'est pas entre les mains d'experts, de spécialistes, de professionnels chevronnés. Notre conscience nous interpelle et à chaque fois que nécessaire à intervenir, alerter et informer (ne s'agit-il pas du patrimoine de notre pays ?). A cette occasion, nous citons un autre exemple à méditer dans un domaine plus complexe que l'HSE, c'est celui de la gestion opérationnelle de la sûreté interne dans les établissements sensibles.
Il faut savoir que les efforts entrepris par les pouvoirs publics en matière de consolidation et promotion de la sûreté interne d'établissement imposent aujourd'hui une action soutenue pour développer cette fonction dont la pérennité demeure liée principalement à une action permanente de suivi. A cet effet, il faut savoir que l'information préventive et le renseignement sont des axes importants de cette politique : l'objet de cette contribution aussi est de permettre de comprendre l'importance des enjeux et la responsabilité de ces sociétés lors de la prise en charge des missions de protection de ces sites stratégiques. Il faut être conscient des menaces éventuelles et des risques encourus, et surtout être en mesure d'évaluer et mesurer les conséquences qui peuvent en découler et que la "démarque inconnue" fait son apparition et provoque l'incident catastrophique ! Que faire alors pour y parer et quelles sont les mesures à mettre en place pour prévenir ces risques et y faire face ?
La vulnérabilité d'une zone ou d'un point donné est l'appréciation de la sensibilité des éléments vulnérables présents dans la zone à un type d'effet donné.
Ailleurs, sous d'autres cieux, les responsables en charge de la protection de leur économie nationale accordent un intérêt particulier aux sociétés de sécurité, surtout celles activant dans les secteurs sensibles (énergie : électricité et gaz, distribution d'eau potable, médicament, transports, raffineries, etc.) et font d'elles des auxiliaires à part entière d'un système global de protection et de défense, associé (bien sûr dans une certaine mesure) à des institutions officielles et agissant sous le contrôle de ces dernières.
Mais pour ce faire, les exigences dans la qualification des personnels exécutants et particulièrement les responsables de l'encadrement de ces personnels chargés de la gestion des dispositifs opérationnels sont draconiennes (diplôme et expérience avérée dans le domaine, nous parlons bien sûr de l'expérience, pas de l'ancienneté !)
On ne devient pas un agent de sécurité et à plus forte raison un agent de sûreté interne rien qu'en endossant une tenue, tout comme on ne peut confier la responsabilité d'un site sensible à des personnes qui n'ont aucune relation avec l'activité de sécurité, et à des degrés plus élevés on ne peut confier la gestion des dispositifs opérationnels (niveau directeur) à des non-professionnels (malaise, crise, arrêts de travail et mouvements de grève) dans une importante société de sécurité (à ce jour) et dépendant et opérant dans le secteur des hydrocarbures. Les enjeux sont trop importants et on ne badine pas avec la sécurité. C'est l'apanage et l'affaire de "spécialistes". Une fonction et un domaine réservés exclusivement aux spécialistes. En effet, si un incident majeur aux conséquences incalculables se produisait ? Tout en sachant que les conséquences d'une mauvaise gestion sont très graves et le temps de réaction est très court. Nous suggérons d'y méditer sérieusement, et avant la survenance d'incidents, il y va de la pérennité de nos entreprises stratégiques et de la protection de nos installations, de notre population et de notre économie nationale.
M. D.
[email protected]
(*) Enseignant-chercheur. / Docteur of sciences in engineering and technical's Security Londres. Expert dans l'élaboration et la gestion opérationnelle des plans de sûreté (organisation de la protection et défense des sites sensibles). Expert HSE spécialiste gestion des risques majeurs.


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