Aller à l'OMC n'est plus une question à poser. Elle a été tranchée par la marche du monde moderne et par le marché international dont nous ne sommes qu'un pion, jouant en réserve. La question est : dans quel état sera notre économie pour se frayer un chemin dans la cour des grands ? L'adhésion de l'Algérie à l'OMC est irrémédiable et tous les dirigeants du pays le savent. Au lieu de tenir ce discours, on fait planer le doute, on avance des réserves alors que le processus pour le ticket d'entrée est long. Très long et laborieux. Mais que de temps, déjà perdu en palabres et en indécisions. Des sommes faramineuses ont été consenties pour la mise à niveau des entreprises sans pour autant les inviter à prendre le chemin des standards internationaux car l'argent n'est pas tout. Il y a la compétence humaine qui reste bridée aux oukases des politiques qui varient selon les conjonctures. En un mot, la volonté politique ne s'est pas pleinement affichée pour affronter ce long parcours avec lucidité. Jusque-là, on a utilisé des faux-fuyants comme la préservation de l'économie nationale, comme si cela était incompatible avec une adhésion. Il n'est pas question de bradage, mais d'intérêt national. Des préalables auraient dû accompagner la décision d'adhésion comme la réforme du système bancaire et financier, la réduction à sa plus simple expression du marché de l'informel, l'introduction du facteur humain dans l'entreprise au sens où il faut aller vers le management et la bonne gouvernance. L'adhésion à l'OMC, c'est si loin et si près. Si loin, car il y a encore du chemin à parcourir et des étapes à franchir. Si près, car le moratoire demandé par l'Algérie à l'UE ne court que jusqu'à 2020, c'est-à-dire jusqu'à demain si l'on rapporte ce délai à la vie d'une nation. Et quand on sait que nos échanges avec l'espace européen représentent 80% de notre commerce extérieur, l'OMC n'est pas si loin. O A [email protected]