L'existence de ce genre d'espace est une nécessité cruciale, quels que soient l'environnement urbain et l'importance de l'agglomération. Evoquer le problème du manque de vespasiennes dans nos villes peut paraître incongru pour certains esprits faussement pudiques, alors que ces espaces sont d'une extrême importance pour l'être humain. D'ailleurs, n'est-ce pas faute de toilettes publiques en certains endroits à densité de population ou à proximité des marchés publics et des gares routières, que des individus vident leur vessie n'importe où, en se mettant derrière un muret ou un arbre pour faire leurs besoins à l'abri des regards ? Le problème se pose aussi pour les automobilistes qui, voyageant seuls ou en famille, sont obligés de faire des pauses-pipi, après plusieurs heures de route, contraints de faire des haltes en rase campagne avec tous les dangers que cela représente. Appelées sanisettes ou encore latrines, les toilettes publiques concernent aussi bien les hommes que les femmes, vieux ou jeunes, sains ou malades, car se soulager est crucial pour le corps humain pour lui éviter les problèmes de rétention d'urine. Nul n'ignore que les vespasiennes sont d'une grande utilité pour les gens souffrant de diabète, de maladies chroniques, ou les personnes âgées qui sont obligées de se soulager plusieurs fois pas jour. Le problème est encore aigu pour les femmes qui ne trouvent que difficilement les toilettes qui leur offrent la possibilité de se soulager dans des conditions d'hygiène acceptables. Le cas des toilettes situées à l'intérieur de la gare routière du chef-lieu, qui reçoit chaque jour d'importants flux de voyageurs, dont certains arrivent parfois de contrées lointaines, n'est pas à citer en exemple. Outre que ces espaces sont loin de répondre aux conditions d'hygiène exigées, l'eau est servie à l'usager avec parcimonie dans des seaux de 10 litres faute de connexion de toute l'infrastructure au réseau public d'alimentation en eau potable, nous a-t-on confié. Ce qui a fait dire à un exploitant d'un commerce que "le manque d'eau nous oblige à louer des citernes et à acheter l'eau, grevant nos commerces de charges qu'il est difficile d'amortir. Le problème est plus aigu pour les cafétérias et les restaurants qui sont des commerces qui utilisent beaucoup d'eau". En plein centre-ville, la situation n'est pas meilleure, si l'on sait que le nombre de pissoirs se compte sur les doigts d'une main et que leur accès n'est guère facile pour les femmes. Ainsi est-il demandé aux responsables de la municipalité de créer d'autres toilettes publiques dotées de toutes les commodités et d'ouvrir des urinoirs dans des endroits appropriés et dans les artères fréquentées. L'existence de ce genre d'espace est une nécessité cruciale, quels que soient l'environnement urbain et l'importance de l'agglomération. M. E.