Un des équipements urbains les plus nécessaires à l'être humain, a disparu de nos villes. Nul ne peut se passer de son utilisation et pourtant nos élus locaux se disant très proches des citoyens, n'ont jamais engagé des études ou prévu d'en installer ; nous faisons allusion aux vespasiennes. Le chef-lieu de la wilaya de Béjaïa qui est un passage obligé pour des milliers de vacanciers n'est doté d'aucun urinoir, si ce n'est celui de la place de la Poste qui est continuellement fermé. Cet équipement n'existe ni au niveau des gares routières et ferroviaires, ni aux alentours du port, encore moins au centre-ville. L'installation de cet équipement urbain ne nécessite pas un financement important, peut-être créateur d'emploi, et classifie à lui seul le statut d'une ville. Les toilettes publiques sont une nécessité pour une ville qui prétend devenir un jour un pôle national du tourisme. Certes, certains argumentent le déficit par l'existence des cafés, qui sont dotés de W.C, mais combien sont-ils opérationnels et, de plus, est-il de notre culture de voir une femme pénétrer dans un estaminet et demander l'accès aux toilettes ? Dire oui c'est mentir ! Car même nos femmes les plus émancipées ne s'aventurent pas dans ces lieux et les raisons de ce comportement nécessitent une large réflexion. Cette absence de vespasienne dans la ville de Béjaïa pousse les hommes surtout, en cas de besoin urgent, à chercher un coin isolé. Combien de personnes ont-elles, un jour ou l'autre, été témoins d'un homme se soulageant dans la nature ou à un coin de rue, voire de chemin ? L'installation de tel équipement urbain est aujourd'hui une urgence d'autant plus que cette anomalie de l'ordre urbain ne peut-être décelée que par un étranger à la ville. Car celui-ci peut se passer de fontaine d'eau en achetant une bouteille d'eau minérale ; il peut se passer d'hôtel car il peut passer la nuit à la belle étoile surtout en cette période estivale; mais se soulager ou faire ses besoins n'est pas si facile, même la nuit. Que nos élus se mettent un seul jour à la place de la femme, alors ils comprendront la nécessité des vespasiennes.