Résumé : Toute la famille a passé la nuit à l'hôpital. Ihssane n'est pas revenue à elle. Les médecins se sont relayés à son chevet mais son état ne s'est pas amélioré. Lynda et Nassima accompagnent hadj Abderrahman. Zina ne supporte pas la présence de Lynda. Sa fille tient beaucoup d'elle. Depuis que son ombre plane dans leur vie, Ihssane n'a plus jamais été la même... - Va te reposer ma fille ! Rentre chez toi ! Tu as besoin de te reposer, de te rafraîchir !, dit Guemra. Tu dois retourner chez toi ! Ton mari a aussi besoin de toi ! Zina secoue la tête. - Il peut se débrouiller seul ! Tant qu'Ihssane n'a pas repris connaissance, je ne bougerai pas d'ici ! - Ta mère a raison ! Nous resterons ici, et s'il y a quoi que ce soit, on t'appelle ! Sauf si tu ne nous fais pas confiance !, dit hadj Ahmed. Va pour quelques heures !, insiste-t-il. Cela te fera du bien et, qui sait, peut-être qu'à ton retour, tu la trouveras réveillée ! - C'est tout ce que je souhaite ! Je veux voir ses yeux verts briller de rêves ! - Son état ne s'est pas aggravé ! C'est bon signe ! Allez, rentre chez toi te reposer ! On reste à son chevet jusqu'à ton retour ! - Vous me promettez d'appeler quoi qu'il arrive ? Guemra le lui promet. Krimo se charge de raccompagner sa sœur. Depuis cet accident, il tentait de se rapprocher d'elle, mais elle lui reprochait toujours d'avoir fait sentir à sa fille qu'elle n'était pas de leur sang. - Elle est forte, elle s'en sortira ! - Je l'espère... Mais Ihssane tardait à reprendre conscience. - J'ai peur de la perdre ! - C'est une battante, la rassure Krimo. Tu ne perdras pas ta fille ! - Oui, mais... Elle ne poursuit pas. Elle pense qu'elle a en partie perdu sa fille depuis le jour où elle s'était mis en tête de retrouver sa mère biologique. Une fois chez elle, son mari et sa belle-famille tentent de lui remonter le moral. Après s'être rafraîchie, elle s'allonge et s'endort rapidement. Toutes ces nuits blanches ont eu raison d'elle. Il a suffi qu'elle pose la tête sur l'oreiller pour tomber dans les bras de Morphée. A l'hôpital, ses parents ne quittent pas Ihssane des yeux. Tous deux ont perdu espoir même s'ils ne l'ont jamais montré à Zina. Ce ne sont pas deux jours qui sont passés, mais quatre jours. Un médecin vient s'assurer qu'elle va bien. El-hadj le regarde vérifier la tension, son rythme cardiaque, ses yeux. Quand il ressort de la salle de réanimation, il l'approche. - On dirait qu'elle dort paisiblement ! Comment se fait-il qu'elle n'ait pas repris connaissance ? Qu'elle n'ait pas bougé ? Rien... Pourquoi ? Est-ce qu'elle est morte ? Est-ce que ces appareils la maintiennent en vie ? - Non, le rassure-t-il. Ces appareils enregistrent ses activités cérébrales... S'il y a un pic ou une baisse de tension, ou bien si son cœur se met à battre plus vite ou qu'il ralentit, une alarme se déclenchera ! Pour l'instant, tout est dans les normes ! Elle reviendra à elle ! Continuez à prier ! Avec l'aide d'Allah, tout est possible ! Nous, nous avons tout fait ! El-hadj le remercie. Guemra a écouté, et pourtant elle doute. Parfois, elle se demande s'ils ne devaient pas se préparer à sa mort. Mais elle n'a pas le courage moral d'aborder le sujet avec Zina. Elle est surprise de voir Ryan et sa famille arriver. - Regarde qui... Hadj Ahmed, qui avait repris la lecture du Coran, s'interrompt et accueille avec le sourire les visiteurs. Ils sont venus aux nouvelles et proposent de la prendre en charge dans une clinique privée. Il refuse à nouveau. - Elle ne manque de rien. Inch Allah elle va se réveiller ! Quand elle sortira d'ici, je réunirai tous les pauvres du quartier et je leur offrirai à dîner ! - Pourquoi venez-vous ?, demande Guemra à Nassima et Ryan. Ma fille ne veut pas vous voir ! Si Ihssane est dans cet état, c'est bien à cause de toi ! Ta présence est une torture pour elle, alors je te prie de repartir ! Elle souffre assez ! - Moi aussi, se défend Ryan. En plus de culpabiliser, je l'aime. Je l'appelais, lui écrivais tous les jours mais elle ne me répondait pas ! Je l'aime et je pensais même au mariage ! Guemra secoue la tête, nullement touchée par sa peine. - Tu devrais penser à ton séjour en prison ! D'ailleurs, comment se fait-il qu'on ne t'ait pas arrêté ? Tu es un criminel... Tu as failli tuer 5 personnes ! T'en rends-tu compte ? Et tu me parles d'amour, de mariage ! Si tu tombes sur un juge consciencieux, tu ne retrouveras pas ta liberté avant longtemps ! File d'ici, je t'en conjure ! Ta présence est une torture... (À suivre) A. K.