Résumé : Les familles et les amis sont déjà dans le hall lorsque Zina arrive. Elle est dans tous ses états. Son frère Krimo tente de la raisonner. Ihssane est entre de bonnes mains. Hadj Abderrahman arrive, accueilli respectueusement par les gendarmes qui s'entretiennent avec lui. Hadj Ahmed devine qu'Ihssane a réussi à entrer dans le cercle familial biologique. Zina n'allait pas apprécier... - Non, ce n'est pas possible. Elle ne peut pas nous avoir trahis ! - Elle ne nous a pas trahis !, la défend hadj Ahmed. C'est dans la nature humaine ! Un enfant adopté finit toujours par ressentir le besoin de faire la lumière sur ses origines ! Ihssane n'a rien fait de mal. Finalement, elle travaillait chez eux ! On pensait que c'était ailleurs mais... - Pourquoi se trouvait-elle avec lui ? Vous lui avez offert une voiture pour ses déplacements !, leur rappelle Zina. Pourquoi n'est-elle pas rentrée ? - Ma fille, ne te casse pas la tête avec ces questions ! Pour l'heure, le plus urgent, c'est de prier pour qu'elle s'en sorte ! - Oui, tu as raison... Elle a l'impression que les minutes se rallongent, que le temps est suspendu, pour mieux la tourmenter. La nuit tombe. Quatre des blessés ont été emmenés dans des chambres. Ryan a quelques ecchymoses, mais rien de grave qui nécessite son hospitalisation. Son grand-père, qui a donné du sang, voudrait rentrer, mais Ryan tient à rester. - Je voudrais la voir à sa sortie du bloc !, leur dit-il. Ce qu'il lui est arrivé est entièrement de ma faute ! - C'était un accident ! ça peut arriver à n'importe qui !, dit hadj Ahmed. Mais comment est-ce arrivé ? Où est sa voiture ? - Elle serait rentrée avec, si on ne la lui avait pas volée !, leur apprend Ryan. J'ai insisté pour la raccompagner ! - C'était une mauvaise idée, commente Zina. Il ne peut rien lui arriver de bon, en vous fréquentant ! - Calme-toi !, dit hadj Ahmed en posant la main sur son bras. C'était écrit... Alors, les propos déplacés... Un chirurgien sort du bloc opératoire et va leur parler. Ils se sont tous levés et l'entourent, voulant entendre le compte rendu opératoire. - Elle a une fracture à la jambe, quatre côtes fêlés, mais c'est le traumatisme crânien qui m'inquiète. - Dites-moi qu'elle va s'en sortir !, sanglote Zina. - Je l'espère ! Nous avons fait tout notre possible ! Reste à prier maintenant ! Zina s'effondre dans les bras de sa mère. Le chirurgien qui s'apprêtait à retourner au bloc se retourne. - Avant de perdre connaissance, elle avait murmuré "pardon maman" ! - Ce que je ne lui pardonnerai pas, c'est de m'abandonner maintenant !, s'écrie-t-elle. Je veux voir ma fille ! Laissez-moi la voir !, le prie-t-elle. - Dans quelques minutes, ils vont l'emmener en salle de réanimation ! Vous pourrez la voir mais pas l'approcher !, dit le chirurgien. La nuit sera longue... Ils ne le savent que trop. Hadj Abderrahman les salue avant de partir. Il prend Ryan par le bras, l'entraînant dehors presque de force. - Tu ne peux pas rester ici !, lui dit-il. La famille t'en veut, surtout sa mère, et c'est compréhensible ! Leur fille est entre la vie et la mort ! Sois raisonnable et suis-moi ! - Je reste ici ! Grand-père, je ne serai tranquille que lorsqu'elle se réveillera ! Je me tiens loin d'eux, promet le jeune homme. S'ils me frappent, ils ont toutes les raisons de le faire ! J'étais tellement content d'être avec elle, de pouvoir savoir où elle habite, que je ne voyais pas le danger sur la route ! - Ryan, rentre avec moi ! Je vais demander au chef de service de nous appeler toutes les heures ! C'est une dure épreuve à passer, mais dans la vie, ça arrive ! Je suis sûr qu'elle va revenir à elle et qu'elle n'aura aucune séquelle ! Ryan voudrait avoir l'assurance de son grand-père. Et comme il craint réellement pour Ihssane, il refuse de rentrer à la maison. Tant qu'elle n'aura pas repris conscience, il ne bougera pas de l'hôpital. Hadj Abderrahman part, mais sa mère arrive tout de suite après, affolée. Elle panique en voyant les bandages. Mais après un bref examen, elle soupire de soulagement et remercie Allah. - Maman, la fille qui était avec moi vient de sortir du bloc opératoire ! J'ai peur pour elle ! Si elle se trouve dans cet état, c'est à cause de moi ! C'est moi qui conduisais ! Nassima s'approche de la famille d'Ihssane et prend des nouvelles. - On attend qu'elle soit en salle de réanimation, pour la voir, dit Zina, des larmes dans les yeux. Ils tardent à l'y emmener... Peut-être que son état s'est aggravé et qu'ils ne veulent pas nous le dire ? Nassima la prend par le bras, touchée par sa peine. - Suivez-moi ! Je connais tout le personnel. Ils ne me refuseront pas l'accès... (À suivre) A. K.