Le sélectionneur national des Verts, Christian Gourcuff, invité de la Radio nationale, hier, est revenu sur la dernière victoire face au Malawi qui a permis à l'Algérie de composter son billet pour la CAN-2015 à deux journées de la fin de la phase des qualificatifs après quatre succès consécutifs. "Cette qualification va apporter de la sérénité. Cela va nous permettre aussi de préparer la CAN sur les deux derniers matches. On a vu une nette progression au niveau collectif. Sur le plan de l'organisation du jeu, j'ai constaté également une nette évolution par rapport au premier match face au Malawi. Dans la fluidité du jeu, il y a eu aussi des bonnes choses. Cela dit, en deuxième mi-temps, on s'est un peu désuni. Les changements n'ont pas contribué à conserver cette maîtrise qu'on avait durant le premier half. Globalement, ce fut pour nous un match positif", a-t-il dit avant d'ajouter sur ses débuts d'autant plus qu'il arrivait à la fin d'un Mondial exceptionnel des Fennecs au Brésil : "Il était impératif pour moi de débuter sur de bons résultats. Je l'avais dit à mon arrivée. Il y avait deux objectifs. Le court terme qui conditionne aussi le reste. Maintenant, ce n'est pas le moment de s'arrêter là. Cela permet de construire et d'avoir aussi cette sérénité qui est indispensable. Il est toujours difficile de reprendre lorsqu'on réussit une compétition comme une Coupe du monde pour que les joueurs se remettent dans le bain. Il y a forcément une décompression qui s'exprime par les résultats décevants enregistrés par les équipes qui ont brillé au dernier Mondial. Nous, on a su, je pense, dès le premier match en Ethiopie, éviter de se mettre dans ce danger-là. Il y avait un groupe très concerné. On a évité en quelque sorte ce piège", a-t-il souligné. Concernant la suite du parcours de ses capés qui vont livrer deux autres matches face à l'Ethiopie et au Mali, le technicien français veut garder la bonne dynamique en tentant d'aller chercher les six points : "On va aborder les deux matches qui nous restent avec l'ambition de les gagner et progresser dans le jeu d'autant plus que le résultat n'est qu'un aboutissement du jeu. Avoir un jeu collectif plus solide et éviter les moments de flottement qu'on a connus", avant d'enchaîner avec un premier constat qu'il a pu tirer durant les quatre rencontres qu'il a dirigées à la tête des Verts et s'il a réussi à mettre en œuvre sa manière de travailler. "Il y a une nette évolution à ce stade. Il y avait une rupture assez fondamentale non pas au niveau des joueurs, mais sur le plan de la philosophie et sur le plan de la méthode. On a une défense de zone, alors que l'équipe était habituée au marquage individuel. C'est vraiment un choc tactique, mais aussi philosophique. Il y avait donc des automatismes qui ne peuvent s'inscrire dans simplement dix jours et qui commencent à bien fonctionner avec des joueurs qui ont, pour la plupart, une culture intéressante sur le plan tactique. On voit également des nouveaux automatismes dans notre jeu. Cela, on l'a bien senti, notamment dans la progression", a-t-il indiqué. "Brahimi, un joueur exceptionnel" Le coach national est revenu en outre sur les grosses prestations et le nouveau rôle de Brahimi au sein du onze algérien. "Yacine Brahimi est un joueur exceptionnel. Je ne le découvre pas parce que je l'ai vu jeune déjà à Rennes. Je ne comprenais pas trop son échec ou sa non-utilisation à Rennes. Après à Grenade, on ne l'a pas vu aussi beaucoup au début de la saison passée. Mais au fil de la Liga, il s'est bien débrouillé. Il a confirmé son talent au début de cette saison avec Porto. Je pense que Yacine il faut le mettre dans les meilleures conditions. C'est un joueur exceptionnel sur le plan de la virtuosité technique. Il n'a pas le volume pour aller partout, seulement, il faudra le mettre dans le meilleur rôle", a-t-il dit à ce sujet. Sur le choix de la sélection algérienne et ses objectifs, il dira encore : "J'ai eu beaucoup de joueurs algériens avec lesquels j'entretenais de bonnes relations. J'ai beaucoup apprécié l'EN des années 1982. Le projet que m'avait présenté le président de la FAF, Mohamed Raouroua, qui a sollicité mon travail, m'intéressait beaucoup. J'avais d'autres propositions plus intéressantes, mais le projet avec l'Algérie me tenait à cœur. L'envie de faire quelque chose, comme je l'ai fait précédemment à Lorient. J'ai un contrat d'objectifs. Le président peut me dire, du jour au lendemain, on s'arrête là, parce que ce sont des objectifs quand même très élevés. Je n'ai aucun problème avec ça. Les premiers résultats sont déjà importants pour moi. Je savais que ça ne pourrait pas réussir, mais j'étais prêt à prendre le risque. Pour appuyer, j'avais demandé au président qui était intéressé par ça que pour construire, il faut avoir les A' et, du coup, avoir une vue sur les joueurs locaux, du moment qu'à mon sens, le développement du football algérien passe forcement par le développement du football local à travers les joueurs locaux. Je suis très satisfait d'avoir une meilleure connaissance des joueurs algériens issus du championnat local en relation avec les entraîneurs des équipes. C'est une évidence, toutes les grandes équipes se sont construites sur des identités de jeu. Je suis très content de l'évolution de l'équipe depuis ma venue. Le résultat qui est fondamental vient après. Ce qui est intéressant aussi, c'est la jeunesse de l'effectif, et avec le temps durant lequel ils vont jouer ensemble, on arrivera à une certaine complémentarité et à une maturité. Ce qui m'intéresse, c'est la progression de l'équipe. Evidemment, on joue pour gagner tous nos matches. Lors de notre rassemblement de novembre, notre objectif sera de gagner nos derniers matches et progresser dans le jeu, afin qu'on soit plus performants lors de la phase finale." Gourcuff conclura son intervention sur les nouvelles têtes qui peuvent renforcer les rangs des Verts à l'avenir, tout comme il s'est déclaré déçu que le Maroc ne va pas abritrer la CAN-2015. "On est à l'affût d'autres joueurs. Il y a Ziti et Gourmi, deux joueurs intéressants. Il y a Abeid qui est à Newcastle. On attend qu'il joue. Il y a également Ahmed Kashi que Yazid Mansouri a déjà supervisé. On garde donc un œil attentif sur ces joueurs et d'autres noms", a-t-il précisé, et de conclure : "Je suis déçu que le Maroc n'organisera pas la CAN. J'espère qu'on sera fixé le plus vite possible."