Musique et charme La talentueuse Lila Borsali a, en chantant, pour la première fois à Oran, drainé une foule importante au cinéma El Maghreb, ex-Régent. «L'andalou, une musique qui n'est pas morte, est ouvert à tout le monde, pour preuve il (andalou) constitue le sujet de plusieurs recherches et études.» Telle a été la déclaration faite par la chanteuse Lila Borsali à l'occasion du concert qu'elle a donné jeudi dernier dans la deuxième ville du pays et ce, dans le cadre des animations artistiques organisées par l'Office des arts et de la culture et la commission des affaires culturelles de la commune d'Oran. Les soirées ramadhanesques d'Oran se poursuivent à un rythme effréné. En effet, après que tous les styles musicaux, mondialement reconnus, ont fait vibrer la deuxième ville du pays, le tour est venu de la musique et du chant andalou qui ont été représentés par la talentueuse artiste Lila Borsali. En chantant, pour la première fois dans la ville d'Oran, Lila Borsali n'est pas passée inaperçue étant donné que son spectacle a drainé une foule importante qui a garni aussi bien le parterre que le balcon du cinéma El Maghreb, ex-Régent. L'interprète du chant andalou ne s'est pas fait trop attendre par le public massivement venu au rendez-vous. Tout compte fait, dès qu'elle a rallié la somptueuse scène du cinéma, Borsali était souriante, joviale mais surtout très élégante, habillée d'une tenue traditionnelle qui représente, en toute fierté, sa ville natale, Tlemcen. Tenant dans ses fines mains son compagnon de toujours, le luth, l'artiste ne tourna pas le dos à ses fans en les saluant tout en les remerciant d'être venus en force, avant de les inviter à apprécier son concert qu'elle a scindé en deux parties. La première a été consacrée au chant hawzi tandis que la seconde à la nouba. Aussi, dans le hawzi, la chanteuse a interprété «winkoum ya hbabi?» (Où êtes-vous mes amis?) La chanson, qui exige une forte concentration, des capacités vocales et une harmonie totale avec l'orchestre, est passée comme une lettre à la poste étant donné qu'aucune fausse note n'a été relevée. Dans cette oeuvre, l'artiste a pu imposer le silence parmi les spectateurs dont la majorité est constituée de vrais mélomanes du genre musical. Dans la deuxième partie consacrée au soufisme, la chanteuse a émerveillé les présents, par les aspects du chant aussi bien liturgique que lyrique. Dans cette oeuvre, Lila Borsali exprimait des louanges au Créateur de cette existence avant de faire autant avec le Prophète Mohamed (Qsssl). Le spectacle tenu en plein centre-ville d'Oran a, selon des spécialistes du chant andalou, détrôné le raï dans son fief vu la forte assistance venue en force voir de près leur chanteuse. En somme, Lila Borsali, qui a atteint le sommet de la célébrité, n'est pas venue par effraction dans ce genre musical qui continue à intriguer les grands musicologues du monde entier. Elle est issue d'une famille tlemcénienne mélomane du chant andalou. Elle a fait ses premiers pas dans le chant andalou dès l'âge de onze ans en tant qu'élève du Pr Bekaï. Ce dernier dirigeait une classe d'initiation à la musique. Comme départ, elle apprend à jouer de la mandoline. Quelque temps plus tard, elle rejoint l'association Ahbab Cheikh Larbi Bensari dans laquelle elle s'est illustrée en devenant, en un laps de temps très court, l'une des solistes du groupe. À son actif, un palmarès aussi bien riche que varié en matière de production et de représentations de l'Algérie et de la musique andalouse dans les concerts locaux et internationaux. Ayant pris part à de nombreux concerts et festivals organisés aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, Lila Borsali n'a pas été avare en créations. Elle a à son actif un CD à Radio France: Nouba Zidane dans lequel elle interprète un insiraf «Ya ghazal dabyu el hima» (Anthologie de la musique arabo-andalouse). Elle récidive en 2010 en produisant, dans le genre hawzi, un album intitulé «Fraq Lahbab».