Plusieurs aspects de la coopération bilatérale ont été abordés, hier, par Bernard Emié lors de sa conférence de presse organisée à Oran. Libye, projets économiques, visas et dossiers judiciaires d'actualité ont été au centre de la conférence de presse animée par l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, à l'issue de sa toute première visite à Oran depuis le 9 septembre dernier, date de sa prise de fonctions. Le diplomate français a, d'emblée, planté le décor en mettant en avant le côté économique des relations bilatérales avec en toile de fond la visite de décembre 2012 du président français, François Hollande, en Algérie. Il rappellera, comme preuves de la bonne santé du couple Algérie-France, la prochaine réunion du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa), le 10 novembre prochain à Oran, en présence, pour la partie française, du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, et du ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron. Une date qui sera aussi celle de l'inauguration de l'usine Renault qui permettra "le lancement d'une filière automobile et la création de 350 emplois directs", dira l'ambassadeur qui insistera sur la présence des grandes entreprises hexagonales à Oran, notamment Lafarge, Alstom ou encore Alver Saint Gobain, créatrices de centaines de postes d'emploi. À une question de Liberté sur la position de Paris sur le dossier libyen et l'appel de son ministre de la Défense, Yves Le Drian, à une opération militaire de grande envergure pour libérer la Libye, avec la participation des Algériens, Bernard Emié reprendra la version officielle du Quai d'Orsay qui préconise le recours à la diplomatie et au dialogue pour trouver une sortie de crise en affirmant que les objectifs communs sont de partager les analyses entre Alger et Paris à ce sujet. À propos des affaires judiciaires qui intéressent les deux parties, l'ambassadeur de France en Algérie est revenu tour à tour, en réponse aux questions des journalistes, sur le dossier de Abdelhak Goradia ; cet Oranais mort lors de son transfert dans un fourgon cellulaire en route pour l'aéroport parisien de Roissy en vue de son expulsion vers l'Algérie ; qu'il qualifiera "de sérieux", l'assassinat de Hervé Gourdel et l'enquête sur la mort des moines de Tibhirine en n'apportant pas beaucoup d'éclairages sur ces affaires puisque toujours en instruction. Il se contentera de souligner l'excellence de la coopération judiciaire entre les deux pays en affirmant son entière confiance dans la capacité et la disponibilité des Algériens de partager les différentes étapes de l'enquête concernant le dossier Gourdel. Pour la visite du juge antiterroriste, Marc Trévidic, à Alger pour exhumer les corps des sept moines de Tibhirine, il dira que tout a été mis en place par la partie algérienne pour lui faciliter le travail. Quant au projet de réalisation d'une usine de vapocraquage d'éthane à Arzew, M. Emié dira qu'il n'a pas abouti et que des négociations ont toujours lieu même si elles sont moins d'actualité que par le passé. L'ambassadeur, nouvellement installé dans son poste, n'a apparemment pas eu le temps de se familiariser avec tous les dossiers puisque le projet en négociation depuis 2007 entre Sonatrach et le pétrolier français Total est définitivement enterré à cause d'un différend sur le prix de l'éthane extrait et vendu par le groupe pétrolier public qui aurait refusé de faire des concessions sur cet aspect. Les chiffres sur le nombre de visas de circulation délivrés, la présence des étudiants algériens en France, le dossier des archives seront également évoqués. En résumé, l'ambassadeur de France insistera sur ce qui a été accompli dans les relations entre les deux pays en déclarant qu'il faudra faire plus pour redevenir le premier partenaire économique de l'Algérie, une première place d'où la France a été détrônée par la Chine en 2014.