La première étape de cette augmentation des salaires, qui s'étalera sur trois ans, débutera au mois de janvier prochain et aura une incidence financière d'environ 7 milliards de dollars. L'abrogation de l'article 87 bis permettra, au titre de la nouvelle loi de finances, et sur injonction du FMI, de réévaluer quelque 3 millions de travailleurs à bas salaire. Cette augmentation des revenus, qui s'étalera sur trois ans, coûtera à l'Etat, estime Salim Labatcha, secrétaire général de la Fédération agroalimentaire de l'UGTA, 30 milliards de dollars. La première étape, qui débutera dès le mois de janvier prochain, aura une incidence financière d'environ 7 milliards de dollars. Elle consiste en la révision des plus bas salaires situés entre 15 000 et 30 000 DA. Sur les 3 millions de salariés qui composeront la première catégorie, 1 million relèvent de la Fonction publique et 2 millions sont enregistrés dans le secteur économique public et privé. Selon M. Labatcha, l'abrogation de cet article annonce, parallèlement, une refonte à venir "graduelle et par étape, à partir du 1er janvier 2015", de la grille salariale en Algérie, laquelle va, indique-t-il, amener à ouvrir "d'autres chantiers de négociation de conventions de branches et d'entreprises". Car, cette révision à la hausse des revenus engendrera, avoue-t-il, un tassement de ces derniers. "Plus les salaires sont bas plus l'augmentation et importante", explique le SG sur les ondes de la radio Chaîne III. Un groupe de travail est en train de préparer la mise en œuvre de cette disposition. Une fois cette mesure appliquée, précise-t-il, les 18 000 DA seront désormais considérés comme les plus bas salaires à verser à un travailleur. "Une décision qui ne manquera pas d'influer sur les salaires moyens et supérieurs et qui obligera, dans une seconde étape, à revoir la cohésion de la grille nationale des salaires", affirme-t-il. Interrogé sur les conséquences de la baisse des cours du pétrole sur l'économie nationale, M. Labatcha soutient que cela "alerte" certes, mais n'inquiète pas l'UGTA. Pour lui, les experts ne sont pas unanimes pour dire qu'il y a une dégringolade des prix. Le Fonds de régulation des recettes (FRR) doté d'un montant de plus de 4 000 milliards de dinars, peut, argue-t-il, faire face aux dépenses du pays pendant 3 ans. "Cette chute des prix se veut toutefois une alerte pour que le pays diversifie son économie pour qu'elle ne soit plus dépendante des hydrocarbures", reconnaît Salim Labatcha. À une question sur l'inflation et la flambée des fruits et légumes, l'invité de la radio répond : "Justement à chaque fois qu'une augmentation des salaires est annoncée, une hausse des prix est constatée sur les marchés. Le ministère du Commerce doit, par conséquent, mettre en place un système à même de contrôler et de réguler le marché." Le contrôle, suggère-t-il, doit non seulement concerner l'aspect sanitaire, mais aussi la traçabilité des transactions commerciales. M. Labatcha relève que des considérations éminemment politiques empêchent les investisseurs étrangers de choisir la destination Algérie en dépit d'un code des investissements des plus attractifs contenant des facilitations et des avantages comparatifs. "Nous devons, donc, compter sur nous-mêmes. Et des mesures incitatives ont été prises dans le cadre de la loi de finances 2014", ajoute-t-il. Pour réduire un tant soit peu la facture des importations qui a atteint une enveloppe de plus de 60 milliards de dollars, l'UGTA, confirme M. Labatcha, propose d'instaurer le système d'autorisation (d'importation) pour les produits stratégiques à protéger tel que cela a été réservé au secteur du médicament. "L'Algérie ne dispose pas encore de normes à même de protéger sa production nationale", constate-t-il. À propos de l'accession de notre pays à l'OMC, le SG pense que tant que l'échéance est retardée cela est bénéfique pour l'Algérie puisque l'économie nationale n'est pas encore prête à affronter ses futures concurrentes dans le cadre de cette organisation. B. K.