Les jeunes promoteurs se plaignent du gap d'informations et de la lenteur dans les réponses aux dossiers de financement. “De par notre propre expérience dans la création des microentreprises, nous savons que les jeunes ne disposent pas de l'ensemble des informations qui leur permettraient de choisir en connaissance de cause les secteurs où ils ont des chances de voir leur projet de microentreprises réussir… ßeaucoup également, n'ont pas de formations professionnelles, ils ont au plus un savoir théorique et trop souvent encore une méconnaissance dans le domaine du marketing, du management…”. C'est le président de l'Association de soutien d'investissement des jeunes (ASIJ), M. Mahroug qui s'exprime ainsi en ouverture des portes ouvertes sur l'emploi qui s'est tenue à la CCIO. Créée en 2001, cette association, en collaboration avec l'ansej, se veut une réponse aux lacunes, aux déficits d'informations et à la mauvaise coordination des différents intervenants impliqués dans la procédure de création de microentreprise (banque, impôts etc…). Notre interlocuteur estime, ainsi, que les jeunes doivent pouvoir accéder à une banque de données sur les activités porteuses existant dans leur ville ou leur région, afin de ne pas retomber dans les mêmes erreurs qui ont été commises, par exemple, dans le secteur du transport. Un secteur très sensible, insiste M. Mahroug. En effet, au départ de la mise en place des différents dispositifs, un nombre incalculable de jeunes se sont jetés tête baissée en créant des microentreprises dans le transport. L'anarchie qui s'en est suivie et les incessants réajustements réglementaires de l'administration pour tenter de réorganiser ce secteur ont abouti à l'échec de nombreux projets au bout d'un an ou de deux parfois. Dans cette banque de données, le président de l'ASIJ aimerait qu'il y ait encore un recensement des industries pouvant faire appel à la sous-traitance. Là encore, pour donner le maximum d'informations aux jeunes qui s'apprêtent à constituer leur dossier de création de microentreprise. L'Asij, nous explique son président, doit fonctionner comme un organe d'accompagnement, un pôle d'orientation et d'information. Avec 1 000 adhérents sur les 3 500 créations d'activités, cette association, qui travaille en étroite collaboration avec l'ANSEJ, veut également aller plus loin en étant une force de proposition. Un projet, ayant reçu un écho positif au niveau local, prévoit la création d'une entreprise dans le secteur du transport à Oran qui serait même une opération-pilote dans ce domaine. Pour ce qui est du dispositif de l'Ansej à Oran, son directeur estime qu'il y a toujours des risques, mais ce dernier dresse un bilan qui se veut positif : “Depuis 1997, nous avons eu 15 000 emplois (directs et indirects) qui ont été créés dans 70% des cas. Les remboursements ont pu se faire selon l'échéancier prévu, ce qui réduit donc le taux d'échec…”. Mais la demande est toujours plus forte puisque depuis le début de l'année, le nombre de dossiers déposés au niveau de l'agence d'Oran a été multiplié par 10, soit 2 200 à traiter. L'un des écueils les plus importants que les jeunes rencontrent lors de la création de leur microentreprise est celui du financement, et donc des banques. La lenteur dans leur réponse et leur refus souvent pour l'accord de financement sont souvent cités par les candidats à l'entreprise. La banque, nous dit-on en général, est partagée entre son obligation d'appuyer le dispositif gouvernemental et ses exigences de fonctionnement, selon les règles du marché et celles bancaires. Quoi qu'il en soit, l'Ansej et, par ailleurs, l'association ASIJ ne peuvent, à elles seules, résoudre la question de l'emploi ; ces dispositifs ne sont que des palliatifs et des accompagnements, étant entendu que la dynamique ne peut venir que d'une croissance forte. F. B.