Belles gueules et fortes têtes, jeunes loups et vieux briscards, gants dorés et dribbleurs d'exception, l'Euro-2004 de football rassemble toutes les stars du Vieux continent, de Del Piero à Zidane en passant par Beckham, Raul, Kahn, Nedved et les autres. Quelques autres avaient également la stature pour le rôle, mais Filippo Inzaghi n'a pas été retenu avec l'Italie alors que l'emblématique Paolo Maldini n'a pas souhaité quitter sa retraite internationale. La flèche française Djibril Cissé, meilleur buteur de L1, et le défenseur anglais Rio Ferdinand sont, eux, suspendus. Les meilleurs orfèvres continentaux sont présents au Portugal du 12 juin au 4 juillet. Récemment désigné meilleur joueur des 50 dernières années par les internautes de l'UEFA, Zinédine Zidane va chercher à oublier sous le maillot de l'équipe de France sa fin de saison ratée avec le Real Madrid. Des Bleus tenants du titre où les stars sont légion avec Thierry Henry, meilleur buteur de la Premier League anglaise (30 buts), et ses compagnons d'Arsenal (Vieira, Pires, Wiltord). Fabien Barthez, entré dans la légende en stoppant Ronaldo un 12 juillet 1998 et David Trézeguet, le buteur en “or” de la finale de l'Euro-2000, complètent la galaxie bleue où l'étoile de Marcel Desailly brille de moins en moins. Les autres “Galactiques” du Real Madrid, frustrés par une saison blanche, ont, comme Zidane, faim de revanche. C'est le cas de Raul, buteur en chef de l'Espagne, de Figo, chargé de faire vibrer le Portugal sur ses terres, et de Beckham, idole à la fois adulée et jalousée par une Angleterre qui ne lui pardonne pas grand-chose. L'Espagne, outre Raul, peut compter dans sa quête européenne sur son alter ego, Fernando Morientes, qui a emmené Monaco en finale de la Ligue des champions. Le Portugal, lui, n'a jamais nourri autant d'espoirs. Le pays organisateur sait que les “anciens” Figo et Rui Costa bénéficient maintenant du soutien d'une jeunesse brillante, incarnée par le Brésilien naturalisé Portugais Deco, roi d'Europe avec Porto, et Cristiano Ronaldo (Manchester United/ENG). L'Angleterre, de son côté, espère que “Beks” va mettre de côté ses soucis extra-sportifs et surmonter sa gêne à une cheville pour alimenter Michael Owen et Wayne Rooney en centres millimétrés. L'Italie, de son côté, veut croire que l'entente va enfin fonctionner entre le Turinois Alessandro del Piero et le Romain Francesco Totti dans une équipe où c'est parfois l'accumulation de stars qui pose problème. Les Pays-Bas ne sont pas mal lotis non plus avec l'impressionnant Edgard Davids, récupérateur au service d'une attaque de feu où le choix ne manque pas (Van Nistelrooy, Kluivert, Makaay, Overmars et Van der Meyde). L'Allemagne, elle, compte davantage sur sa défense, dont son gardien Oliver Kahn, et son homme à tout faire, Michael Ballack, pour rééditer au Portugal son parcours du Mondial 2002. Le ballon d'Or 2003 n'évolue dans aucune de ces sélections prestigieuses. Le Tchèque Pavel Nedved n'en sera pas moins un homme à surveiller, tout comme ses compatriotes Petr Cech, Jan Koller et Karel Poborsky. Car la Ligue des champions version 2003-04 a montré que ce ne sont pas toujours les stars attendues qui sont présentes lors des grands rendez-vous.