Prônant la fermeté, le département de Benbouzid ne compte “tolérer une quelconque menace ou perturbation de l'examen du bac”. “Les pouvoirs publics mettront tout en œuvre et prendront les mesures nécessaires pour faire barrage à toute tentative de perturber l'examen du bac”. C'est ainsi qu'a réagi le ministère de l'Education nationale à la menace brandie, vendredi dernier, par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Le département de Benbouzid ne donne pas de détails sur son éventuelle riposte, car officiellement aucun document émanant du Cnapest ne lui a été transmis. “Mis à part des articles de presse, nous n'avons reçu aucun écrit officiel du Conseil. Nous ne pouvons donc nous baser sur ces écrits. Cependant, si cela (la menace, ndlr) venait à être confirmé, ce serait une chose gravissime”, nous confie une source proche du dossier au ministère de l'Education. Selon cette dernière, l'examen du baccalauréat “est une institution qui mobilise de gros moyens et divers départements et les pouvoirs publics n'accepteront jamais que l'on puisse y porter atteinte”. Lancer un tel ultimatum à quelques semaines d'un examen aussi décisif que le bac est perçu par le MEN comme “un chantage à la pédagogie”. Un chantage “inacceptable” que ni la tutelle, ni les pouvoirs publics ne sont prêts à tolérer. Question : comment compte-t-on faire barrage à cette menace ? “Le ministère de l'Education prône la sagesse, certes, mais ne saura tolérer ni dépassements ni perturbations de cet examen”, répond la même source. Et d'ajouter : “Les pouvoirs publics prendront, le cas échéant, les mesures qui s'imposent.” Pour notre interlocuteur, le Cnapest “fait feu de tout bois car ses revendications socioprofessionnelles ont été prises en charge”. Mais qu'en est-il de l'agrément ? “Cela relève des prérogatives du ministère du Travail et non de l'Education”, se contente d'affirmer notre source. Point de panique, donc, au département de Benbouzid. L'ultimatum du Cnapest n'influe guère sur les préparatifs de l'examen du bac prévu à partir du 26 juin prochain. La démonstration de force de Méziane Mériane, à la veille d'un examen aussi important et décisif, est-elle opportune ? Le Cnapest, qui s'est mobilisé pour l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants, ne risque-t-il pas d'être discrédité aux yeux de toute la famille de l'éducation et des parents d'élèves ? Tenter de prendre en otages pas moins de 500 000 candidats pour faire pression sur les autorités, ne relève-t-il pas de l'irresponsabilité et de l'inconscience ? Il est clair qu'une telle menace ne peut qu'influer négativement sur le moral des candidats, surtout quand elle est brandie à deux semaines seulement de l'examen. Un examen que les candidats appréhendent déjà naturellement en raison de son importance. D'aucuns n'ignorent, en effet, que cet examen représente un tournant décisif dans l'avenir des lycéens puisque seul ce fameux visa leur ouvre les portes de l'université. M. B.