Les investissements interarabes restent faibles, relève le premier magistrat du pays. La salle de conférences de l'hôtel Hilton n'a pas pu contenir les hommes d'affaires venus nombreux, plus de 700 selon les organisateurs, assister à l'ouverture du 10e congrès des hommes d'affaires arabes, inauguré par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Le chef de l'Etat, dans son discours, a fait appel aux investisseurs arabes, afin de soutenir l'Algérie “dans son combat pour le développement, avec la même insistance, voire plus que lors de sa guerre de Libération, d'autant que les conditions y sont réunies pour une relance économique”. Le président de la République relève que globalement et à l'échelle du monde arabe, d'importants moyens financiers sont disponibles, “mais qui restent très faiblement orientés vers la valorisation des potentialités de toute nature” que recèle la région. Les pays arabes couvrent 10% de la surface de la planète, ils comptent près de 5% de sa population, mais ils n'attirent que moins de 2% des investissements étrangers dans le monde, et à l'intérieur de cette portion déjà congrue, seule une très faible partie consiste en des investissements interarabes. “Il est temps pour nous de tirer les leçons de l'expérience de plusieurs décennies d'efforts en vue de la coopération et de l'intégration arabes, des décennies d'efforts méritoires, mais souvent contrariés par des facteurs multiples et divers. Cette expérience indique clairement que, pour progresser plus rapidement et plus sûrement que par le passé, notre unité a impérativement besoin d'être renforcée par un vaste réseau de solidarité objective procédant à des réalisations concrètes et d'intérêts partagés. Et nul terrain ne s'y prête aussi bien que le domaine économique”, souligne le président de la République. L'enjeu économique, explique M. Abdelaziz Bouteflika, sous-tendu par la question du développement technologique, “détermine largement les autres problématiques, qu'il s'agisse de la cohésion sociale, du développement humain, de la capacité de négociation internationale, de la sauvegarde de l'autonomie de gestion, ou encore de la préservation de l'identité culturelle”. Le chef de l'Etat, plus pragmatique, reconnaît tout de même, que “le volontarisme par lui seul est disqualifié en matière de décision d'investissement”. La réunion des conditions, assurant une efficacité maximale et permettant une compétitivité internationale, devient une exigence. “Il nous faut donc éviter les objurgations stériles et nous attacher pleinement à la seule interrogation qui vaille en cette matière : comment réunir les conditions favorisant l'investissement et présentant des avantages comparatifs ? Ceci devrait être une préoccupation majeure et constante de nos gouvernements. Et sur cette problématique essentielle, les avis et les recommandations des hommes d'affaires sont particulièrement précieux”, précise M. Abdelaziz Bouteflika, évoquant le nouveau code des investissements, qui offre “d'importants avantages de diverses natures”, et où “toutes les garanties de standard international sont assurées”. Le président de la République ne nie pas, “les insuffisances qui demeurent”. “Nous nous employons, cependant, résolument et avec constance à les corriger”, souligne-t-il. Des mesures ont été arrêtées et elles devraient se traduire prochainement par l'aplanissement des difficultés liées à la disponibilité des terrains d'assiette industriels et à la complexité des procédures d'attribution. La spécialisation des magistrats devrait permettre, progressivement, une plus grande célérité dans le règlement des litiges commerciaux. Une amélioration sensible de la qualité du service financier est attendue, “sous l'effet déjà perceptible, de l'achèvement du programme de modernisation qui a été mis en œuvre dans les grandes banques publiques, et sous l'effet de la privatisation prochaine de l'une d'entre elles”. Evoquant les réalisations économiques de l'Algérie, ces dernières années, le président de la République souligne l'assainissement des finances publiques qui se traduit, par d'importants excédents, affectés à un fonds de régulation des recettes destiné à prémunir la dépense publique de toute volatilité des cours pétroliers. L'endettement extérieur, qui s'élevait à plus de 30 milliards de dollars à la fin des années 1990, se situait à fin octobre 2006, à moins de 5 milliards de dollars sous l'effet de la politique de remboursements anticipés que nous avons mise en œuvre. “Cet encours de la dette extérieure poursuivra sa tendance à la baisse dans les mois à venir”, annonce M. Abdelaziz Bouteflika. Par ailleurs, la consommation des ménages, depuis l'année 2000, a progressé au rythme de 9% par an en moyenne. Meziane Rabhi