En deux minutes “hallucinantes et euphoriques” (Bixente Lizarazu), la France nous a rejoué, en accéléré, le scénario de la finale de l'Euro 2000 contre l'Italie. Sauf que, cette fois, ce ne sont pas les remplaçants qui ont fait la décision mais le capitaine. Après le but de Frank Lampard (38e minute), le Madrilène a égalisé dans la première minute du temps additionnel avant de transformer un penalty provoqué par Thierry Henry à la dernière seconde de la rencontre. “L'important, ce ne sont pas mes (26e et 27e, ndla) buts, mais le fait qu'on n'a pas lâché ce match”, sourit l'intéressé. “C'était très dur à la fin et on n'aurait très bien pu perdre. Mais notre force, c'est d'y croire toujours jusqu'au bout, toujours.” Englué dans le piège du milieu de terrain que lui avait tendu Sven-Göran Eriksson, Zizou a d'abord eu du mal à s'exprimer. La furieuse bataille au milieu du terrain, il l'a donc laissée passer, se contentant d'orienter le jeu malgré des prises de balles rendues délicates par Lampard, Paul Scholes, Steven Gerrard et parfois David Beckham, son coéquipier au Real Madrid CF. Dans ces conditions, le moindre coup de pied arrêté était une occasion en or. “J'ai regardé ses yeux”, confesse David James, le gardien anglais. “Il fixait le coin gauche du but. J'étais sûr qu'il allait tirer là. Et il a tiré de l'autre côté…” “Un vrai cauchemar”, reprenait Michael Owen, son successeur au palmarès du Ballon d'or. Un fois de plus, Zidane avait sauvé les Bleus. En réussissant un penalty, ce que n'avait pas su faire David Beckham à la 72e minute, il les a portés vers le deuxième tour. Il a vengé la déroute humide en demi-finale de la dernière Coupe du monde de rugby, il a infligé sa deuxième défaite en compétition à l'Angleterre d'Eriksson. Le capitaine des Bleus en l'absence de Marcel Desailly a marqué les trois derniers buts français (c'est lui qui avait permis d'éviter le 0-0 contre l'Ukraine à Montpellier le 6 juin). C'est lui encore qui qualifiait la France pour cet Euro portugais le 2 avril 2003 à Palerme face à Israël (2-1). Lui qui transformait un penalty en or il y a quatre ans à Bruxelles, face aux Portugais, pour accéder à la finale de l'Euro 2000. Lui qui donnait la Coupe du Monde de la FIFA aux Bleus en 1998 en inscrivant les deux premiers buts de la finale. Lui qui – d'un coup franc en fin de match, déjà – assurait la victoire pour l'inauguration du Stade de France en janvier 1998 en amical contre l'Espagne. Lui qui parachevait la victoire fondatrice des grands Bleus (3-1), à Bucarest, le 11 octobre 1999. “Dans un match comme celui d'hier, ce sont les grands joueurs qui font la différence”, expliquait Jacques Santini, un temps “inquiet de voir resurgir les fantômes de 2002”. “Zidane fait partie des grands joueurs.” Le match s'achève par des échauffourées Le match France-Angleterre (2-1), à l'Euro-2004 de football, a été suivi par des heurts avec la police au sud de Londres, impliquant quelque 400 personnes, sans qu'il y ait de blessés, a annoncé la police dimanche soir. 14 personnes ont été arrêtées après avoir, notamment, jeté des bouteilles et endommagé plusieurs véhicules de police à Croydon, une ville au sud de l'agglomération londonienne. Les incidents ont duré environ une heure.