Madani Mezrag a sévèrement mis en garde Ali Benhadj, tout en rendant un hommage au rôle de l'ANP. Ce que nous avons rapporté, lors de nos dernières éditions, à propos de la mise à l'écart des ex-politiques du FIS dissous dans le processus des redditions, ne cesse de se confirmer. Sur le terrain, tout confirme que des instructions ont été données aux parents des terroristes toujours dans les maquis pour éviter autant que possible les politiques de l'ex-parti dissous. À l'est du pays, plus précisément à Jijel et à Skikda, aucune parcelle de terrain n'est laissée par les hommes de Mezrag et Kébir aux fidèles des chouyoukh dans le travail de proximité engagé envers les terroristes du GSPC et du GIA. Selon les ex de l'AIS, les gesticulations des ex-chouyoukh ne font que perdurer une crise dont ils ne veulent plus être la brise qui l'a ranimée. Les rumeurs relatives à une tentative de saborder les opérations de reddition par des ex-politiques circulent dans ces régions. On se rappelle que déjà en 1999, une grande partie de ces derniers a vu dans l'auto-dissolution de l'AIS, un reniement aux principes de la mouvance. “Le problème est politique et doit être traité politiquement et par les politiques”, laissaient entendre Hachani à l'époque. Ce week-end, c'est Madani Mezrag, le chef de l'ex-AIS, qui est monté au créneau en sommant Ali Benhadj, 2e homme dans la hiérarchie des politiques, appelés communément les chouyoukh, de cesser “les confrontations collatérales”. À nos confrères d'En-Nasr, paraissant à l'est du pays, Madani Mezrag, tout en soulignant le rôle de l'ANP dans ce qu'il qualifie de “dialogue pour l'instauration de la paix et la sécurité”, trouve que l'initiative du président de la République doit être appuyée par l'ensemble des forces du pays. Plus agressif, Mezrag précise à l'encontre de Ali Benhadj, que ce dernier “bénéficie d'une importante protection des services de sécurité qui fait même des jaloux. Les autorités n'ont bafoué aucun de ses droits civiques en respect des décisions de la justice”. Et d'ajouter : “Il doit (Benhadj, Ndlr) se comporter en responsable.” Autrement dit, il doit cesser ses activités, y compris les déclarations politiques. À travers cette sortie, la base de l'ex-FIS y décèle un avertissement à l'ensemble des politiques de l'ex-FIS qu'adresse l'aile militaire de la nébuleuse islamiste. Pour Mezrag, qui reste entièrement engagé dans l'exécution de la deuxième vague de redditions, ces dernières se poursuivent, chaque jour, avec davantage de réussite. Il précise que uniquement pour Jijel, il ne reste dans les maquis que 140 terroristes affiliés à l'organisation de Hassan Hattab et à la phalange El-Ahouel. Des hommes éparpillés en petits groupes et sans commandement unifié, comme nous l'a précisé une source militaire sûre. Le cas des groupes du GSPC activant à l'ouest de la wilaya de Skikda est le plus édifiant. Leur chef, un certain Broche, a, selon des sources concordantes, quitté la région depuis plusieurs jours pour rejoindre les groupes du Centre. M. B.