Le diplomate a d'abord évoqué la position de principe de son pays qui consiste à considérer la liberté de la presse comme un aspect primordial avant d'aborder la question du traitement de l'information et de l'accès aux sources. L'ambassadeur américain à Alger, Richard W. Erdman, a reçu hier au siège de son ambassade, une délégation du comité national pour la libération de Mohamed Benchicou et de Ghoul Hafnaoui. Les membres du comité lui ont remis un mémorandum expliquant ce qu'il y a lieu d'appeler désormais “l'affaire Benchicou et Hafnaoui” et la cabale montée contre eux. Le représentant américain a été très attentif aux explications développées par les membres du comité qui ont soutenu que “la liberté de la presse est un point important dans la construction démocratique”. Aussi, Richard Erdman a réitéré la position de principe de son pays qui consiste “à considérer la liberté d'expression et de la presse comme un point fondamental”. Il a aussi souligné l'importance qu'accorde le gouvernement de son pays à cette question. Toutefois, il n'a pas manqué d'aborder la question d'accès aux sources d'information et celle du professionnalisme dans le traitement de l'information. Tout en prenant acte des observations de leur interlocuteur, les membres du comité lui ont assuré que des efforts considérables sont déployés dans ce sens. Ils ont aussi expliqué que la condamnation de Mohamed Benchicou n'est qu'un montage pour discréditer le journaliste et le directeur de publication qu'il est. Car, ont-il soutenu, la question des bons de caisse n'est qu'un alibi pour le condamner. Plaidant la cause du correspondant et du militant des droits de l'Homme, Hafnaoui Ghoul, les membres du comité ont affirmé à M. Erdman qu'il a été condamné pour avoir révélé l'affaire des 13 bébés morts à l'hôpital de Djelfa. Ils se sont appuyés sur le limogeage du directeur de l'hôpital et du DSP de Djelfa par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour démontrer le caractère arbitraire de l'incarcération de Hafnaoui. Pour rappel, la conseillère aux affaires culturelles et à la presse à l'ambassade américaine, Mme Elisabeth Colton, a rencontré, samedi 20 juin, une délégation de ce même comité. Tout en prenant acte des explications des membres du comité, elle a assuré à ses vis-à-vis que le gouvernement de son pays “est totalement contre le harcèlement mené contre la presse”. Des rencontres ont déjà eu lieu avec l'ambassadeur du Canada, d'Italie et du chargé des affaires de l'ambassade de France. Des rencontres qui s'inscrivent dans le cadre d'une démarche retenue par le comité, à savoir se rapprocher des ambassadeurs des pays du G8 pour les sensibiliser aux atteintes à la liberté de la presse en Algérie et au caractère arbitraire de l'arrestation de Benchicou et de Hafnaoui. Soulignons enfin que des conférences de presse seront animées par les membres du comité, mercredi à Paris et jeudi prochain à Bruxelles. A. C.