La publication d'un communiqué de presse du département des Affaires religieuses rendant compte du contenu de la rencontre tenue dimanche dernier entre Bouabdellah Ghoulamallah, le ministre, et l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, Richard Erdman, a fortement surpris ce dernier. Dans une déclaration faite hier à Liberté, l'ambassadeur a estimé que la rencontre en question est tout d'abord “privée”. “Normalement, on ne donne pas de détails sur des discussions de ce genre” regrette-t-il avant de préciser que la rencontre en question “s'est tenue dans un esprit visant la promotion de la coopération, le dialogue et le respect mutuel”. Le responsable de la communication au ministère des Affaires religieuses, qui était hier injoignable malgré nos multiples sollicitations, avait, en effet, rendu public un communiqué dans lequel il indiquait que les deux parties avaient évoqué lors de leur entretien, “la nécessité du respect des droits fondamentaux de l'humanité tels que le droit à la vie et la liberté de culte, ainsi que les autres principes fondamentaux admis par toutes les religions monothéistes et les lois positives”. À cette occasion, Ghoulamallah a noté que l'“Etat algérien accorde une importance particulière à la lutte contre l'extrémisme et les dérives commises sous le couvert de la religion”, soulignant les efforts consentis dans ce domaine. Il a rappelé à ce propos, selon le communiqué, “les mesures et règles adoptées pour régir tout ce qui a trait à l'ordre public en ce qui concerne la pratique des rites religieux des non-musulmans”. De son côté, l'ambassadeur américain a indiqué, selon le communiqué en question, que son pays “est convaincu que l'Islam n'a aucun lien avec le terrorisme”. Dans le même temps, il a relevé que le président américain a réaffirmé que l'Islam “est une religion de tolérance, d'amour et de paix”. “L'Etat américain respecte l'Islam et les musulmans et entretient de bonnes relations avec la communauté musulmane américaine et les imams des mosquées aux Etats-Unis”, a-t-il dit. L'ambassadeur américain a également exprimé, note le communiqué, son “intérêt particulier” et sa “grande admiration” pour les discours de Abdelaziz Bouteflika qui ont aidé à “mieux comprendre l'Islam, religion civilisatrice qui ne s'oppose ni à la modernité ni à l'environnement dans lequel nous vivons”. L'ambassadeur américain, note encore le communiqué, a exprimé son “intérêt pour le soutien et le financement d'opérations de restauration de certains sites historiques et religieux en Algérie”. En tout état de cause, la rencontre entre Erdman et Ghoulamallah, qui a effectivement porté sur le financement d'opérations de restauration de certains sites historiques et religieux, a également porté sur l'ordonnance relative aux conditions et règles régissant la pratique des rites religieux non musulmans, nous dit-on. Les Américains se sont, en effet, de tout temps intéressés à la chose religieuse, et plus particulièrement aux minorités religieuses en publiant périodiquement un rapport annuel sur la liberté de culte dans le monde. Par ailleurs, s'agissant des déclarations qui sont prêtées à l'ambassadeur sur le président Bouteflika, il est fait mention que ce dernier a effectivement parlé du chef de l'Etat, mais en d'autres termes. “Il a dit qu'il trouve certains discours de Bouteflika longs, mais qu'il aime certains passages”, est-il précisé. NADIA MELLAL