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“L'Algérie est gérée au jour le jour”
Omar Ramdane, président du Forum des chefs d'entreprise, À LIBERTE
Publié dans Liberté le 05 - 12 - 2002

Le premier responsable de cette organisation soulève ici les limites de la politique
économique actuelle qui handicapent la création de richesses et d'emplois.
LIBERTE : Quel est le poids aujourd'hui du Forum des chefs d'entreprise.
Omar Ramdane : Nous sommes à 68 entreprises. Trois ou quatre autres seront prochainement admises. Nous dépasserons donc facilement les 70 entreprises. Comme vous le savez, nous avons des entreprises publiques comme membres du forum. Il s'agit en autres de Saïdal, de Gaz Industriel et de l'EPLF. Il y a aussi des entreprises étrangères résidant en Algérie, comme Henkel, Société Générale, le groupe Rayan… En terme de chiffre d'affaires, nous estimons qu'il pourrait atteindre les 200 milliards de dinars.
Malgré ce poids que tout le monde vous reconnaît, les pouvoirs publics ne semblent pas tenir compte de vos propositions. Comment l'expliquez-vous ?
•Non, je pense que le forum depuis sa naissance, à travers les études et les contributions, n'a jamais cessé de produire. De plus en plus on lui prête l'oreille. Mais cela ne veut pas dire, effectivement, que le forum est écouté. Nous et d'autres d'ailleurs. Peut-être que c'est dû à une certaine culture qui fait qu'on a pris l'habitude de gérer les affaires publiques sans se référer aux personnes concernées. Pour notre part, nous pensons, à partir du moment où on parle d'économie de marché, que l'entreprise doit être au centre de la politique économique. On doit donc tenir compte de ses avis. Vous avez raison de dire que le forum n'est pas très écouté, c'est par rapport à ce qu'il avait produit comme propositions pour renouer avec le développement, pour assainir le marché. Le forum est allé même jusqu'à suggérer le retour au week-end universel. Le forum s'interroge aussi sur la gestion de la dette. Devrons-nous nous endetter ou viser un endettement zéro ? Le forum ne le sait pas. Ce n'est pas un mal de s'endetter. Faut-il seulement que les crédits mobilisés soient utilisés de manière efficiente. Effectivement, il n'y a pas eu beaucoup de propositions de retenues, bien qu'elles aient été jugées positives. Seules quelques mesures d'allégements fiscaux ont été intégrées dans la loi de finances 2003.
Justement, à propos de la loi de finances 2003, dans votre dernière lettre vous émettez des critiques acerbes, alors que nous dit-on, vous avez participé à son élaboration.
•Nous n'avons pas participé à son élaboration. Nous avons été conviés à une réunion au mois d'août passé. Le ministre des Finances nous a présenté les mesures retenues parmi celles que nous avions proposées, contenues dans un document intitulé “placer l'entreprise au centre des politiques économiques” remis au Chef du gouvernement. Ce dernier avait adressé le document aux différents ministères chargés de l'économie. Les mesures retenues sont entre autres la baisse du taux de versement forfaitaire, alors que nous avons demandé sa suppression, le non-cumul de l'impôt sur le bénéfice des société et l'impôt sur le revenu global, le plafonnement sur une base forfaitaire, le droit de timbre… Nous avons signifié au ministre des Finances notre mécontentement. Ce que nous avons relevé dans la lettre, c'est encore une fois l'absence de vision à moyen et long terme. Il n'y a pas de stratégie de développement. L'entreprise n'a pas de visibilité. La seule information dont nous disposons, c'est la loi de finances élaborée annuellement. Ces trois dernières années elle est même semestrielle. La portée d'un tel document est plus juridique qu'économique. La loi de finances ne peut pas remplacer un plan. Je ne pense pas que c'est à la loi de finances de dire qu'on va faire 4% de croissance. Rien ne le prouve. Et pourquoi pas 6% ou 8% ? Sur quelle base est assise cette projection ? Quel est le secteur ou la branche qui porterait cette croissance ? Personne ne nous l'explique. Le forum pense qu'il est nécessaire que le pays se dote d'une vision stratégique de développement. Qu'on sache ce que nous allons faire dans l'industrie, le commerce, l'agriculture…. Aujourd'hui, force est de constater que les réformes n'avancent pas. La privatisation est au point mort. Les problèmes du foncier agricole, du foncier industriel, de la Bourse, de la valeur du dinar, sont toujours d'actualité. Ces question cruciales ne sont pas encore réglées. À la place d'une stratégie de développement, le seul document qu'on nous propose c'est une loi de finances prétentieuse. On gère au jour le jour. Le forum est convaincu que ces questions trouveront leurs réponses dans cette stratégie de développement à moyen et à long terme que les opérateurs économiques souhaitent qu'elle soit mise en place rapidement.
L'été dernier vous avez évoqué, avec le ministre du Commerce, la présence en Algérie d'un certain nombre de traders étrangers.
•Oui, en été 2001, nous avons saisi le ministre du commerce. Ne lui avons fait état de l'anarchie qui règne dans le secteur du commerce. Nous lui avons dit que de plus en plus de traders s'installent en Algérie, pour s'adonner à l'importation, avec une facilité déconcertante. Cela contraste avec les difficultés que rencontrent les Algériens pour s'installer dans les pays d'origine de ces traders. Nous lui avons demandé de prendre des mesures. En 2001, plus de 2 500 traders ont été recensés.
Le forum avait préconisé la réalisation de grands projets d'infrastructures économiques par le recours aux ressources financières nationales. Les pouvoirs publics ne vous ont pas suivi. L'échec de l'opération de mise en concession de l'aéroport d'Alger vous conforte dans votre position.
ll Oui nous avons produit un document dans lequel nous avons suggéré que la liaison autoroutière est-ouest, le métro d'Alger, l'aéroport d'Alger et un programme national de production d'eau par dessalement d'eau de mer soient réalisés par le recours aux ressources financières nationales. Le coût de la liaison autoroutière est-ouest d'une consistance de 1 216 km, avec près de 4 000 ouvrages, est évalué à quelque milliards de dollars. Sa programmation sur cinq ans est de nature à engendrer un coût annuel de 1,4 milliard de dollars. Depuis plus d'une décennie, nous avons réalisé 60 km seulement, pas totalement achevés. Pour l'aéroport, c'est un scandale. Cet ouvrage, entamé depuis plus de vingt ans, est toujours à l'état de carcasse. C'est une image très négative du pays. Le coût global pour son achèvement est estimé actuellement à quelque 840 millions de dollars. Pour un délai de trois années nécessaires pour achever la réalisation de l'ouvrage, l'impact financier sera de 280 millions de dollars par an. L'ancienne entreprise, en partenariat, pourrait faire l'affaire. Malheureusement, il y a une idée entretenue. On pense qu'il suffit de donner quelque chose en concession pour que les investisseurs viennent. D'abord, il faut qu'il y ait un retour rapide sur investissement. Le forum avait estimé qu'on avait perdu beaucoup de temps et que c'était dans nos moyens. Nous n'avons pas été suivis. En fait, il y a une mauvaise conception du développement. On pense que l'investissement se fera par l'étranger. Du coup, l'ouverture se fait en direction de l'étranger. Nous sommes le seul pays où l'ouverture économique est conçue au profit des étrangers et pas au profit des nationaux.
Où en est le projet de création de l'observatoire que votre organisation avait initié ?
•Le travail s'effectue depuis le mois de mai avec l'assistance de l'unité de Gestion des Programme de l'UE et la fondation allemande Friedrich Ebert. Nous pensons qu'il sera opérationnel au printemps prochain. Nous disposons déjà des statistique macroéconomiques sur la dernière décennie. Il va falloir les conforter par des enquêtes sur le terrain. L'information c'est la grande difficulté en Algérie. Les étrangers nous le font remarquer. Nous ne pouvons pas, nous comme les étrangers, disposer d'information fiable actuellement. Dans les débats, chacun va de ses propres chiffres. L'observatoire, étant donné qu'il sera neutre, répondra en partie à cette préoccupation. Nous pourrons à partir du printemps prochain éditer des notes de conjoncture semestrielles. L'observatoire mettra à la disposition des entreprises, les informations dont elles auront besoin pour leur prise de décision.
M.R.


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