L'infatigable milieu de terrain tchèque, Pavel Nedved, après une saison difficile avec la Juventus Turin, se réjouit de disputer aujourdhui les quarts de finale de l'Euro-2004 de football contre le Danemark, l'occasion de prouver que son Ballon d'or 2003 n'était pas usurpé. Il aura 32 ans le 30 août et possède toujours la même énergie. Nedved avale les kilomètres comme s'il en avait dix de moins, laissant dans son sillage des défenses décimées. Que l'adversaire s'appelle la Lettonie ou les Pays-Bas, le Tchèque montre toujours la même fougue. Après s'être reposé contre l'Allemagne (2-1), Nedved, cheveux en bataille et souffle de marathonien, est de retour aux affaires pour le quart de finale contre le Danemark. “J'avais besoin de repos”, expliquait-il vendredi à Sintra, près de Lisbonne, où est basée la République tchèque. Car, chaque fois qu'il est entré sur une pelouse de l'Euro, Nedved n'a pas ménagé sa peine. On l'a vu tantôt revenant en défense chercher des ballons, tantôt les remonter au triple galop, un coup à droite, un coup à gauche. Véritable poumon d'une République tchèque qui a tout gagné au premier tour. Comme si le Ballon d'or 2003 avait besoin de mettre les bouchées doubles après une saison moyenne avec la Juve. “J'ai vécu une année difficile, avec une moitié réussie et une autre mauvaise”, reconnaît Nedved. En décembre, le Tchèque avait pourtant été élu meilleur joueur évoluant en Europe, devançant les Henry, Maldini, Ronaldo et autres favoris. Il avait été récompensé pour sa fabuleuse saison 2002-03 qui l'avait vu emmener la Juve au titre de champion d'Italie et en finale de la Ligue des champions, finale qu'il n'avait pas disputée en raison d'un avertissement de trop reçu en demi-finale contre le Real Madrid. Et s'il a, comme tous ses partenaires, connu une mise en route difficile devant la Lettonie (2-1) lors de cet Euro, le meneur tchèque a éclaboussé de toute sa classe retrouvée le match contre les Pays-Bas (3-2). Il a ratissé chaque mètre carré de terrain, bonifié chaque ballon, et trouvé la barre. C'en était trop pour les Néerlandais et pour Heitinga, exclu pour une faute sur le Tchèque. Véritable point de fixation, Nedved permet aussi très souvent à ses partenaires de bénéficier de plus d'espace, ce dont Baros ou Poborsky ont plutôt bien profité jusqu'ici. En quarts de finale, Nedved aurait pu retrouver ses coéquipiers de la Juve Buffon, Zambrotta ou Del Piero. Mais ils sont déjà de retour en Italie, et cela n'est pas pour lui déplaire. “J'ai toujours dit que je n'aimerais pas tomber sur l'Italie en quarts de finale, lance-t-il. Mais j'ai été surpris par leur élimination car ils ont joué contre la Suède le meilleur match que je leur ai jamais vu jouer.” Ce sera donc le Danemark. “Comme nous, c'est une équipe offensive. Elle est très difficile à jouer, et l'Italie, pour l'avoir rencontrée au premier tour, le sait bien. Elle est très compacte parce que cela fait longtemps qu'ils jouent ensemble”, ajoute-t-il, estimant : “Ce sera du 50-50.”