Les dirigeants de l'Otan ont été interpellés hier à Istanbul par le président afghan, Hamid Karzaï, qui les a suppliés de tenir leurs promesses envers son pays, au lendemain de leur accord a minima sur l'Irak, qui n'a pas réussi à masquer leurs divisions. À la fin de leur sommet de deux jours, les chefs d'Etats et de gouvernements de l'Alliance se sont concentrés sur la situation en Afghanistan, considérée comme prioritaire pour la crédibilité de l'organisation. Hamid Karzaï les a enjoints de tenir rapidement leurs engagements et d'envoyer sans tarder des renforts pour assurer la sécurité des élections générales prévues pour septembre. “Nous avons besoin de sécurité maintenant, pas demain”, a lancé M. Karzaï devant le Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA), l'assemblée de 46 Etats qui regroupe les pays membres et partenaires de l'Otan. “S'il vous plaît, dépêchez-vous”, a-t-il insisté, après avoir admis que “le terrorisme continuera d'être actif pour un moment encore en Afghanistan, autour de l'Afghanistan et sur la scène internationale”. Les dirigeants de l'Otan avaient approuvé lundi l'extension de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) en Afghanistan, forte actuellement de 6 500 hommes et décidé l'envoi de renforts dans la perspective des élections. Au total, l'Isaf devrait pouvoir disposer d'ici là de plus de 8 000 soldats sur le terrain, plus environ 2 000 hommes en réserve en cas de crise grave. Le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, s'est déclaré mardi “certain que le déploiement des forces [de l'Otan] va permettre d'accroître le sentiment de sécurité” dans ce pays. “Vous pouvez être sûrs que nous disposons de troupes supplémentaires”, a-t-il assuré. Mais il a reconnu que “les modalités” du déploiement des renforts “restaient à préciser”, se refusant à citer “des noms de pays ou parler de chiffres”.