Gûl, Karzaï et Zerdari se sont rencontrés hier dans la grande métropole du Bosphore avec comme thème de discussion le sécuritaire et la lutte contre le terrorisme Les présidents afghan Hamid Karzaï, pakistanais Asif Ali Zardari et turc Abdullah Gül se rencontraient hier à Istanbul pour renforcer leur coopération dans la lutte contre l'insurrection islamiste. Ce rendez-vous sera suivi aujourd'hui d'une réunion élargie aux représentants des pays voisins de l'Afghanistan, avant la tenue jeudi à Londres d'une conférence internationale sur ce pays. Dans un communiqué, la présidence afghane a affirmé que M.Karzaï discuterait à Istanbul avec son homologue pakistanais de «moyens efficaces de combattre le terrorisme». Des responsables militaires et du renseignement font partie des délégations afghane et pakistanaise, selon un responsable gouvernemental turc, parlant sous le couvert de l'anonymat. Dimanche soir à Istanbul, M.Karzaï et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan se sont mis d'accord sur l'organisation par la Turquie de sessions trimestrielles de formation de policiers et de soldats afghans et ont exprimé la volonté de «coopérer davantage contre le terrorisme», a rapporté l'agence de presse Anatolie. M.Karzaï et M.Zardari doivent avoir des entretiens bilatéraux avec M.Gül avant de se retrouver tous les trois, pour la quatrième rencontre trilatérale de ce type en trois ans. Une bilatérale Karzaï-Zardari n'est pas exclue, selon une source diplomatique turque. Un forum sur la coopération économique est organisé simultanément, auquel doivent participer les ministres des Affaires étrangères des trois pays. La Turquie, traditionnellement proche de Kaboul et d'Islamabad et membre musulman de l'Otan, cherche à se poser en médiatrice entre les deux voisins, aux relations conflictuelles jusqu'à une date récente. Hamid Karzaï entretenait des relations difficiles avec le prédécesseur de M.Zardari, Pervez Musharraf, chacun se renvoyant la responsabilité de l'insécurité persistante le long de la frontière entre les deux pays, devenue repaire des taliban et d'autres groupes rebelles. Quelque 1700 soldats turcs sont par ailleurs déployés en Afghanistan pour des missions de patrouilles à Kaboul. Bien que disposant de la deuxième armée de l'Alliance atlantique, la Turquie refuse d'engager ses troupes dans des missions de combat contre les insurgés islamistes en Afghanistan, par souci de ne pas heurter ses coreligionnaires musulmans, mais s'est dite prête à renforcer son aide en matière de formation et de reconstruction. Aujourd'hui, les trois présidents seront rejoints par les représentants des voisins de l'Afghanistan pour évoquer l'aide que chacun d'eux peut apporter à la sécurité, la stabilité et la prospérité de ce pays ravagé par la guerre, selon le responsable turc. «Il ne peut y avoir de stratégie plus importante que de gagner les esprits et les coeurs des Afghans», a déclaré cette source. «Parfois, creuser un simple puits, par exemple, peut avoir plus de valeur aux yeux des gens qu'un projet coûteux». Doivent participer au sommet, le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, le vice-Premier ministre iranien Mohammed Reza Rahimi, et, en qualité d'observateur, le chef de la diplomatie britannique David Miliband. Jeudi se tiendra à Londres une conférence internationale sur l'Afghanistan, où M.Karzaï va présenter un programme de développement aux représentants de l'ONU, de l'Otan et de divers pays contributeurs.