Fraîchement arrivé à la tête du secteur, le ministre du Tourisme a pris conscience, au bout de quelques sorties sur le terrain, qu'il a réellement du pain sur la planche. La wilaya de Tizi Ouzou recèle des potentialités touristiques naturelles et culturelles et s'étend sur 80 km de côtes réparties sur huit zones d'expansion touristiques dont deux ZET, qui ont fait l'objet d'une étude par un bureau espagnol engagé par l'Agence nationale du développement touristique et qui ont été à l'occasion visitées par le ministre et la délégation qui l'a accompagné. Le nombre de projets d'investissements touristiques enregistrés dans la wilaya s'élève à seize dont quinze sont d'ordre hôtelier et un relais routier appartenant aux investisseurs privés et offrant une capacité d'accueil de près de mille lits, créant ainsi près de deux cents emplois. Mais qu'en est-il réellement sur le terrain ? L'investisseur privé, à qui l'on sert depuis quelques années un discours prometteur, fait face à des obstacles d'ordre bureaucratique qui frisent le ridicule tant que la situation est en complète contradiction avec les orientations même du programme du président et par conséquent de ses ministres. Depuis 1996, un investisseur privé à Tizi Ouzou s'est lancé dans la réalisation d'un établissement hôtelier de 4 étoiles avec une capacité d'accueil de 70 chambres, une salle de conférences, mais surtout une école de formation en tourisme. Cet ambitieux projet est pratiquement à l'arrêt, et son propriétaire vit un véritable calvaire avec l'administration qui lui met les bâtons dans les roues. Pour achever son projet, il lui faut importer l'équipement de l'étranger comme ce qui est nécessaire à la réalisation des ascenseurs à titre d'exemple. Pour l'obtention d'un registre du commerce, il faut l'autorisation d'exploitation et pour avoir ce document, il faut achever la construction et pour achever la construction, il faut l'équipement adéquat. Or, les douanes ne peuvent laisser passer une quelconque marchandise sans registre du commerce, ce qui est logique en soi. Ce qui l'est moins, par contre, c'est que la délivrance d'une autorisation provisoire de la part de la direction du tourisme faisant foi de la solvabilité de l'investisseur, quant au sérieux de son projet, ne soit pas prise en compte avec pour conséquence un projet à l'arrêt, un investisseur découragé et plusieurs emplois perdus pour les jeunes de la région. Le ministre du Tourisme s'est dit à l'écoute des investisseurs privés et sensibilisé par rapport à leur problème ; joignant l'acte à la parole, il a annoncé, pour très bientôt, la tenue d'une rencontre qui réunira responsables du secteur privé et les représentants de tous les secteurs concernés. D'autres problèmes viennent se greffer et se mettent en travers de l'essor du tourisme aussi bien dans la wilaya de Tizi Ouzou comme dans tout le reste du pays. La décennie noire de plus de dix ans n'a rien arrangé dans une situation déjà fragilisée par des problèmes de foncier qui durent jusqu'à présent, en y rajoutant l'anarchie totale dans l'exploitation des plages qui laissent à désirer pour ne citer que ceci. La plage du Caroubier d'Azeffoun complètement amochée par des gargotes est l'exemple type. L'existence de ces soi-disant “commerces” autorisés par l'APC à une époque donnée devient complètement caduque avec la loi sur le littoral. À ce propos, le ministre a insisté sur l'application de ladite loi dans toute sa rigueur. N. S.