Des engagements fermes devront être pris à l'issue de la prochaine bipartite, prévue pour le mois de septembre. Les discussions engagées hier après-midi au Palais du gouvernement entre, d'un côté, Abdelmajid Sidi Saïd et dix secrétaires nationaux de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et, de l'autre, le chef de l'Exécutif, Ahmed Ouyahia et quelques membres de son équipe (ministres du Travail, de l'Habitat, de l'Industrie, des Collectivités locales et de la Participation), ont porté essentiellement sur l'évaluation des résultats des dernières tripartites et bipartites. À la lumière de l'appréciation des deux parties sur le travail accompli jusqu'alors sur chaque question (la Fonction publique, les retraites, le pacte économique et social…), des propositions ont été formulées en vue de parvenir au traitement final des dossiers d'ici à la bipartite qui se tiendra au mois de septembre prochain, avons-nous appris auprès de Abdelkader Malki, secrétaire national de la Centrale syndicale. Le Chef du gouvernement a estimé que les quelques points d'achoppement (particulièrement la permanisation des fonctionnaires contractuels), sur lesquels bute la révision du statut de la Fonction publique, doivent être levés rapidement. À ce titre, il a demandé à chaque groupe de consigner ses propositions et ses réserves dans un document qu'il lui sera soumis lors de la prochaine rencontre bilatérale. Il lui reviendra alors de procéder à l'arbitrage sur les points de litige. À la sortie du huis clos, le Chef du gouvernement et le secrétaire général de l'UGTA ont déclaré aux représentants de la presse, qu'ils avaient “trouvé des ancrages utiles sur le dossier de la Fonction publique, mais qu'il restait quelques petits détails à clarifier et à discuter lors de la bipartite”. Les responsables de l'UGTA ont réussi, néanmoins, à sensibiliser leurs interlocuteurs sur la nécessité de supprimer l'article 87 bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail, qui empêchent les salariés de profiter pleinement de l'augmentation du SNMG de 8 000 à 10 000 dinars. “Il n'a jamais été question de parler d'une nouvelle revalorisation du SNMG. Il était toutefois important pour nous d'obtenir l'annulation de l'article en question qui réduit, dans certains cas, l'augmentation de 2 000 dinars à 200 dinars ou un peu plus”, précise M. Malki. Une commission a été instruite de réfléchir sur l'amendement de cet article. Le principe d'actualisation des conventions collectives est pratiquement acquis, selon le syndicaliste. Le Chef du gouvernement a promis, en outre, de se pencher sérieusement sur le problème de la non-application des décisions de justice en faveur des travailleurs. “Généralement, les employeurs s'accommodent de l'indemnisation des salariés lésés, mais pas de leur réintégration à leur poste de travail”, explique M. Malki. Le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, a effectivement reconnu, jeudi dernier, au Conseil de la nation, que 45% des décisions de justice en faveur des salariés ne sont pas appliquées. Ce qui constitue une proportion assez importante, voire inquiétante. Autres points à l'ordre du jour de la rencontre d'hier : la mise à niveau des entreprises publiques, la revalorisation des primes de zone (ou primes du Sud) ainsi que le pacte social. À ce propos, il a été convenu que chacune des trois parties concernées (le gouvernement, l'UGTA et le patronat), élabore sa propre plate-forme. Le consensus sera cherché à l'occasion d'une tripartite, programmée pour la rentrée. Ahmed Ouyahia a annoncé, à l'APS, que des projets d'avant-projets de loi sur l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) et la régulation du marché du travail seront à l'étude. S. H.