Le président de la Laddh estime que le volet des droits de l'Homme et de la liberté d'expression doit être abordé lors de ces visites. Maître Ali Yahia interpelle les “ministres français hôtes de l'Algérie” sur les menaces qui pèsent sur la liberté d'expression en général et sur la liberté de la presse en particulier. Fidèle à son combat de défense des droits de l'Homme, Me Ali Yahia dénonce les “humeurs” du pouvoir qui fait de la prison un recours facile pour faire taire les journalistes en Algérie. “La France doit dénoncer la répression et se prononcer pour le respect des droits de l'Homme”, écrit AliYahia qui s'élève contre les récentes arrestations et incarcérations des journalistes, en l'occurrence Mohamed Benchicou et Hafnaoui Ghoul, basées “sur des accusations artificielles”. Aux yeux du président de la Laddh, la liberté d'expression se heurte à une répression car “les écrits acquièrent non seulement une large audience, mais aussi une crédibilité auprès de la population (…). Il appartient au pouvoir de décider qui devrait être arrêté, contre qui des procès doivent être montés, quelle accusation doit être formulée et quelle condamnation doit être prononcée”. Une manière pour lui de signifier aux hôtes de l'Algérie que le pouvoir est prêt à réduire davantage le champ d'expression et l'intervention de la presse dans le traitement de l'actualité en toute liberté. “Il n' y pas d'affaire de Hafnaoui Ghoul, de Mohamed Benchicou ou d'Ahmed Benaoum du journal Er Raï. Il n'y que l'affaire de la liberté d'expression, mère de toutes les libertés, de la liberté de la presse et de la dignité humaine”, fera remarquer Ali Yahia qui interpelle les ministres français à soulever la question des libertés lors des prochaines rencontres avec le président de la République et les ministres algériens. C'est aussi une manière de sensibiliser les ministres français sur le volet des droits de l'Homme et de la liberté d'expression en Algérie. “Les tribunaux ne sont pas un lieu où la justice est rendue, mais une instance politique où le pouvoir juge ses adversaires”, conclura Ali Yahia dans une longue missive adressée aux ministres français qui ont entamé, hier, des visites de travail en Algérie. Il faut savoir que le chef de la diplomatie française doit tenir aujourd'hui une conférence de presse et la question concernant le harcèlement dont est victime la corporation sera certainement posée. La ministre de la Défense française doit se rendre jeudi à Alger. Nicolas Sarkozy ministre de l'Economie est attendu à la fin de ce mois de juillet. Synthèse : F. B.