Les investisseurs intéressés, explique le document du ministère des Finances français, “sont invités à soumissionner, par l'intermédiaire de leur banque, pour l'achat de créances sur l'Algérie”. “M. Nicolas Sarkozy, ministre d'Etat, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, vient de procéder au lancement d'un appel d'offres pour convertir des dettes de l'Algérie à l'égard de la France en investissements privés”. C'est ce qui ressort d'un communiqué du ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie français publié jeudi dernier, deux jours après la visite de cinq heures du ministre français au cours de laquelle, “un aide-mémoire pour la croissance et le développement” entre la France et l'Algérie, comprennent 288 millions d'euros de conversion de dettes en investissements, 750 millions d'euros de crédits concessionnels et un milliard d'euros de crédits commerciaux garantis a été signé. “Le lancement de cet appel d'offres intervient dans le cadre de la visite que le ministre d'Etat a effectuée à Alger le 27 juillet dernier pour relancer le partenariat économique et financier entre les deux pays”, précise le communiqué. Cet appel d'offres destiné à relancer les investissements en Algérie porte seulement sur un montant de 61 millions d'euros. Les investisseurs intéressés, explique le document du ministère des Finances français, “sont invités à soumissionner, par l'intermédiaire de leur banque, pour l'achat de créances sur l'Algérie”. Ils devront au préalable recueillir l'accord des autorités algériennes sur les projets considérés. Les opérations de conversion ne pourront être utilisées que sous la forme d'un investissement en capital dans une entreprise en Algérie, souligne-t-on. “Les offres devront parvenir à la Coface avant le 6 septembre prochain qui est chargée de la mise en œuvre de l'appel d'offres”, note le communiqué. Pour rappel au début juin, le nouveau locataire de Bercy s'était déjà rendu à Alger en compagnie de “la moitié du CAC 40” et de dizaines de patrons de PME, représentant 350 entreprises françaises. Jacques Chirac l'y avait précédé le 15 avril. À son retour, raconte le ministre de l'Economie, repris par la presse française, il m'a dit : “Nicolas, il faut que tu m'arranges cette histoire de dette. Alors, j'ai inventé un système : convertir leur dette en contrats pour les entreprises françaises”. Lors de cette dernière visite, la France s'est engagée à mobiliser immédiatement 2 milliards d'euros pour aider l'Algérie à moderniser ses infrastructures. En échange de quoi, des entreprises françaises sont assurées de décrocher des marchés aussi juteux que celui de la construction, de l'eau, de la maintenance et de la gestion du métro d'Alger et de la rénovation de ses trains de banlieue. Un contrat de 600 millions d'euros que l'Etat français confiera naturellement à Alstom. C'est Sarkozy qui avait alors débloqué les 61 millions d'euros de la dette algérienne convertibles en investissements, au point mort depuis un an et demi. M. R.