Le montant a été arrêté à 61 millions d'euros. Vite et bien! A peine sa visite «éclair» en Algérie achevée et l'accord économique de deux milliards d'euros entre les deux pays entériné, le ministre français de l'Economie est revenu, encore une fois, à la charge. Nicolas Sarkozy, pour confirmer, mais avec quelle célérité! la volonté de son gouvernement de porter, auprès du Club de Paris, à 30% la conversion de la dette algérienne en investissements privés, a lancé hier, un appel d'offres pour le montant de 61 millions aux investisseurs intéressés. Ainsi, pour l'achat des créances sur l'Algérie, ces derniers, sont invités à soumissionner par le biais de leur banque, étape obligatoire, avant de recueillir l'accord des autorités algériennes sur les projets considérés. Car, dans ce cas de figure, précise le communique du ministère français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, les opérations de conversion ne pourront être utilisées que sous la forme d'un investissement en capital dans une entreprise en Algérie. Une fois déposées, les offres devront parvenir à la Coface, la banque publique française, chargée de la mise en oeuvre de cette opération avant le 6 septembre 2004. Mardi dernier, au cours de sa visite à Alger, Nicolas Sarkozy, en épluchant en détail le concours financier de 2 milliards d'euros accordé au gouvernement algérien, avait mis en avant l'intérêt porté par chacune des deux parties (l'Algérie et la France) sur la conversion de la dette algérienne en investissements. D'ailleurs il a été, dans ce cadre précis, question de consacrer une enveloppe de 288 millions d'euros, à juste titre. Bien que l'annonce de Sarkozy soit une parfaite illustration du renforcement à tout-va, des relations bilatérales entre deux pays, la célérité avec laquelle a été traitée la question de la dette et cette histoire de conversion renseignent, tout de même, sur la convoitise, de plus en plus accrue, du marché algérien par nos «amis» Français. La preuve n'a été mieux explicitée que lors du dernier voyage de Sarkozy en Algérie au terme duquel justement, a été accordée à notre pays, une manne financière jamais acquise auparavant: deux milliards d'euros. Destinés, entre autres, à promouvoir l'investissement direct en finançant des projets dans divers secteurs, dont l'habitat, l'hydraulique, les transports et autres domaines névralgiques de l'économie nationale. Le concours financier, considéré implicitement comme le cordon ombilical met en liaison les deux pays dans un partenariat, que ces derniers veulent exceptionnel. Il faut dire qu'à ce titre, l'offensive menée, tour à tour, par les ministres français, notamment depuis la dernière visite du président Chirac en Algérie au lendemain de la réélection de Bouteflika , le 8 avril dernier, a de quoi réjouir le gouvernement algérien à qui, à proprement parler, profite cette campagne de nature à propulser l'action économique de l'Exécutif et donner par là-même, un deuxième souffle aux réformes que le président de la République avait, à moultes reprises, promis de mettre en oeuvre pour réhabiliter la machine économique.