Faut-il dissoudre une équipe qui gagne ou celle qui perd ? » L'interrogation émane de maître Meziane, avocat de l'école Bendali de Zéralda. Allusion faite à cet établissement privé ayant enregistré un taux de réussite de 100% à l'examen national de sixième et qui s'est vu retirer dans le courant de la semaine écoulée l'autorisation de création d'établissements scolaires privés par le ministère de l'Education nationale. Maître Meziane et le staff administratif de l'école Bendali rejettent en bloc les arguments avancés par le département de Benbouzid. Pour rappel, ce dernier avait expliqué que le retrait d'agrément est motivé par le non-respect par cette école des règles régissant l'enseignement dans les écoles privées, fixées par l'ordonnance du 23 août 2005 et aussi par le décret exécutif du 8 novembre 2005 relatif à la création, l'ouverture et le contrôle des écoles privées d'éducation et d'enseignement. Maître Meziane bat en brèche ces déclarations en affirmant : « Le ministère donne comme motif de la décision de retrait d'autorisation le non-respect des règles régissant l'enseignement dans les écoles privées, notamment le non-respect des programmes, ce que nous contestons de façon formelle. » Très sûr de lui, maître Meziane soutiendra que l'école Bendali de Zéralda n'a jamais été destinataire d'une mise en demeure et que l'école bénéficiait d'un délai de transition afin de se mettre en conformité avec les programmes et les directives du ministère de l'Education nationale. Document et chiffres à l'appui, il déclare ne pas comprendre la décision du ministère dans la mesure où ce dernier avait accordé à l'école, en juillet 2006, un délai de transition de deux années, c'est-à-dire jusqu'à l'année scolaire 2008-2009. « Nous réalisons les meilleurs résultats » Maître Meziane et les responsables de l'établissement ont eu un entretien jeudi dernier avec un responsable du ministère qui leur a signifié qu'il n'a pas été du tout informé de cette situation ! Même son de cloche au niveau de la direction de l'éducation d'Alger Ouest dont dépend l'établissement. Les responsables de l'académie ont confirmé à notre interlocuteur qu'ils n'ont jamais émis la moindre remarque quant à l'application graduelle de la mise en conformité et qu'ils ont eu vent du retrait d'autorisation aux deux écoles Bendali et Cours Soleil lorsqu'ils ont reçu un document du ministère leur ordonnant de prendre en charge les élèves de cette école et d'ouvrir par là même un registre pour la réorientation des écoliers. Dans ce contexte, maître Meziane fera remarquer que les inspecteurs de l'éducation ont toujours salué les efforts de la direction dans la mise en place des directives du ministère de tutelle, notamment le volet concernant les emplois du temps et l'élaboration des programmes et l'enseignement en langue arabe. « Les inspecteurs ont encouragé les responsables de l'école et les ont invités à poursuivre la réforme des programmes. Cette satisfaction, ils l'ont toujours exprimée dans les rapports établis suite aux différentes visites effectuées au niveau de l'école », a soutenu notre interlocuteur. « Il faut aussi noter que l'établissement Bendali a enregistré 100% de réussite à l'examen national de sixième, une épreuve à laquelle participent nos élèves pour la première fois. L'école comptait présenter ses élèves à l'examen national du BEM à partir de l'année prochaine. L'école est ouverte depuis trois ans aux lycéens qui jusqu'à l'heure ont réalisé les meilleurs résultats en comparaison avec les écoles privées et publiques », a soutenu Mme Ziriat, gérante au sein de l'établissement. En tant qu'avocat, maître Meziane qualifie cette fermeture d'intrigante et de juridiquement infondée. « Le ministère a annoncé avoir reçu plusieurs avertissements et des mises en garde de la part des inspecteurs qui l'ont même saisi par écrit. Ceci est complètement faux. Je le défie de nous montrer ces documents. L'école a reçu des inspecteurs qui ont émis des avis favorables sur tous les aspects. Je signale que le ministère n'a pas envoyé des inspecteurs pour chaque filière », rapporte Mme Ziriat. Incontestablement, la décision prise par le département de Benbouzid pose un autre problème, celui du transfert des élèves vers les écoles publiques qui vont encore subir une charge supplémentaire (400 élèves rien que pour l'école Bendali), sans compter la qualité de l'enseignement qui laisse à désirer. Par ailleurs, tout en insistant sur l'illégalité de la décision du ministère, maître Meziane indiquera qu'un recours a été présenté hier auprès du ministre de l'Education nationale.