D'après les dernières estimations, 14% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, soit une hausse de 8% par rapport à 1988. “Le programme indicatif MEDA (PIN) de l'Algérie, d'un montant de 106 millions d'euros, a été signé par le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, et par le chef de la délégation de la Commission européenne à Alger, Lucio Guerrato”, annonce l'Union européenne dans Lettre d'information hebdomadaire sur le partenariat euro-méditerranéen et le programme MEDA publiée jeudi. Le document de 37 pages souligne que “le fil conducteur de la programmation 2005-2006 a été la stratégie de la Commission pour la coopération financière (CSP) avec l'Algérie 2002-2006, ainsi que les éléments d'encadrement politique récents, notamment la nouvelle politique de voisinage. Ces priorités ont été croisées avec l'agenda propre de la partie algérienne, les besoins découlant de la mise en œuvre du futur accord d'association, et les expériences de la coopération passée”. MEDA, note le document, s'est mis en œuvre avec difficulté au départ en Algérie, étant donné que le terrorisme avait profondément affecté les structures administratives du pays et que les conditions de sécurité n'étaient pas propices à la mise en œuvre de la coopération. En outre, le processus de réformes économiques a enregistré des retards. Aujourd'hui, la situation a évolué : “L'Algérie a signé l'accord d'association, la coopération est devenue plus performante (le taux des paiements s'est nettement amélioré à la fin 2003 et a atteint 28% des sommes engagées sous MEDA — il n'était qu'à 14% fin 2001 —, ce qui correspond à une situation quasi-normalisée et a atteint une nouvelle qualité”. Selon le rapport, la situation économique s'est caractérisée par une reprise de la croissance du PIB, une relative stabilisation macroéconomique et une inflation maîtrisée. Le niveau de la dette extérieure a baissé et le niveau des réserves de change est d'environ 2 ans, le problème de la pauvreté persiste. D'après les dernières estimations, 14% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, soit une hausse de 8% par rapport à 1988. 77% des pauvres vivent en milieu rural et le taux d'analphabétisme est le plus élevé pour les femmes rurales (46%). Le PIN de l'Algérie comprend plusieurs programmes. La modernisation administrative est dotée de 34 millions d'euros. Ce projet comprend, le Management de l'économie (20 millions d'euros) : (Commissariat du Plan : doter l'Algérie d'une cellule de prospective destinée à alimenter les centres de décision et à appuyer ainsi le gouvernement à formuler des politiques stratégiques et sectorielles à moyen terme), et Facilitation du commerce (5 millions d'euros) appui au ministère du Commerce dans les domaines de la concurrence : contrôle économique et protection des consommateurs, surveillance du marché, alignement aux normes européennes, services de qualité. Le secteur des transports n'est pas du reste. 20 millions d'euros lui sont alloués, destinés à l'appui à la libéralisation et à la réforme du secteur des transports, à la réorganisation du système portuaire, à la sécurité maritime, à la rationalisation et l'ouverture à la concurrence des activités portuaires ; à la mise en valeur du réseau ferroviaire et urbain. 20 millions d'euros ont été dégagés pour l'eau (actualisation de l'inventaire de la ressource ; appui à la réforme de la gestion de l'offre et la demande ; appui à la gestion intégrée d'un bassin hydrographique). Des programmes destinés aux ONG (10 millions d'euros), à la police, en liaison avec le programme “justice” (10 millions d‘euros), et à la proximité rurale (11 millions d'euros) ont été identifiés. M. R.