Le ministre des Postes et Télécommunications ne cache pas son ambition et manœuvre en coulisses pour devenir le prochain secrétaire général du parti. Il y a un redressement dans le mouvement de “redressement” du Front de libération national (FLN) ! C'est ce qu'on est tenté de dire au regard de la contestation qui anime actuellement ce mouvement piloté par Abdelaziz Belkhadem. Cette contestation conduite par Amar Tou, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, est dirigée contre Abdelaziz Belkhadem. L'objet de la contestation est dans la remise en cause de la composante de la commission nationale de préparation du huitième congrès “bis” du FLN ainsi que de ses quatre sous-commissions (politique, des statuts, des programmes et celle de l'écriture de l'histoire du parti). C'est que les composantes humaines de ces deux structures clés dans la préparation des huitièmes assises “bis” du parti de la majorité n'“arrangent” guère Amar Tou, lui qui ambitionne toujours d'occuper le poste de secrétaire général du FLN à l'issue du congrès. Le ministre des Postes et des Télécommunications voudrait intégrer un maximum d'éléments le soutenant au sein de ces structures pour augmenter ses chances de se voir propulsé à la tête du parti majoritaire. Ce qui explique la démarche du ministre à chaque rendez-vous important du FLN. Aussi bien à l'occasion de la mise sur pied de la commission de préparation du huitième congrès bis, le 5 juin dernier, que lors de l'installation des sous-commissions, le 27 juillet dernier, Amar Tou a rameuté des étudiants dont la mission était de dénoncer leur exclusion de ces deux structures. Ces étudiants, des anonymes du reste, expriment en fait l'aspiration de Tou de prendre la destinée du vieux parti. Et c'est dans cette optique que ce même Tou tente de faire bouger la base militante du FLN au niveau local. Hier, des animateurs du mouvement de “redressement” de la kasma d'Hussein Dey ont revendiqué à ce que la commission de préparation du huitième congrès se conforme aux cinq conditions précédemment posées par les “redresseurs”. À savoir “le soutien au programme du président de la République pour tout militant désireux de prendre part aux travaux du congrès, l'exclusion de tous ceux qui ont porté atteinte aux symboles de l'Etat…” En somme, le retour à la case départ ! Autrement dit, le retour à la situation du parti avant que la rencontre de réconciliation entre les “redresseurs” et les partisans de Benflis n'ait lieu. En définitive, la contestation actuelle au FLN traduit une guerre de leadership entre Abdelaziz Belkhadem et Amar Tou. Avec la précision que l'ancienne direction du parti ne prenne nullement part à cette guerre. Dans son édition de lundi dernier, notre confrère, Le Soir d'Algérie, annonçait le report de la date du congrès à la mi-octobre. Hier, l'instance provisoire chargée de la gestion des affaires courantes du parti a décidé de confier la présidence de la sous-commission chargée de l'élaboration des programmes à Amar Tou. En attendant plus de visibilité dans cette bataille, une réunion des bureaux des sous-commissions de la commission de préparation du huitième congrès bis est prévue pour la semaine prochaine. Elle permettra peut-être de faire le point sur la situation du parti. R. N.