Abdelaziz Belkhadem hausse le ton. Il a, en effet, instruit, hier, les présidents des sous-commissions de préparation du VIIIe congrès bis du FLN de finaliser leurs travaux, au plus tard la fin de la semaine en cours. “Vous avez jusqu'à la fin de la semaine pour tout boucler”, a-t-il martelé à leur adresse, lors d'une réunion tenue, hier, au siège du FLN à Hydra et à laquelle ont pris part les membres du bureau de la commission de préparation (Salah Goudjil, Saïd Bouhedja). La montée au créneau du président de la commission nationale de préparation du VIIIe congrès bis est en rapport avec le retard criard accusé dans l'élaboration des rapports des quatre sous-commissions (politiques, de statuts, des programmes, du 50e anniversaire du FLN), installées en juillet dernier. Belkhadem avait, pour rappel, fixé lors d'une rencontre organisée le 17 septembre dernier au siège du parti un “deadline” pour les travaux de ces sous-commissions les enjoignant de les clore “avant le 30 septembre”. Ce “deadline” n'a finalement pas été respecté, en raison de l'opposition des ministres du parti membres de la commission de préparation du congrès. Ces derniers, représentés essentiellement par Amar Tou, ministre des postes et des technologies de la communication, Mohamed Seghir Kara, ministre du tourisme, Tayeb Louh, ministre du travail et de la protection sociale, Djamel Ould Abbès, ministre de la solidarité nationale, Saïd Barkat, ministre de l'agriculture et du développement rural, n'ont pas cessé, depuis l'installation de la commission drivée par Belkhadem, le 5 juin dernier, au siège du parti à Hydra, de remettre en cause sa composante. Leur reproche est que cette structure chargée d'organiser les huitièmes assises bis du parti “est composée dans l'écrasante majorité de ses membres, d'éléments proches de l'ancienne direction du FLN”. Pourtant, la composante humaine de cette entité a été décidée d'un commun accord entre Abdelaziz Belkhadem en sa qualité d'ex-coordinateur du mouvement de “redressement” et Abdelkrim Abada en sa qualité de président de l'instance provisoire chargée de la gestion des affaires internes du FLN. Il faut dire à ce propos que derrière les manœuvres qui animent ces membres du gouvernement se cachent les ambitions de certains d'entre eux. à cet égard, il faut souligner les appétits tant manifestés par Tou, Louh et Barkat qui ne s'en cache pas de lorgner le poste de secrétaire général du FLN. Tous ces tiraillements et contestations émanant, faut-il le souligner, uniquement des animateurs du redressement, ont eu pour conséquence de créer un autre mouvement dit de “redressement” chez les redresseurs baptisé : “les redresseurs libres”. Première conséquence de cette agitation des “redresseurs” et des “re-redresseurs” : un retard dans la préparation du congrès et par ricochet le renvoi de sa tenue. Initialement prévue avant le mois du ramadan, puis en décembre prochain, le congrès du FLN “ne se tiendra certainement pas en 2004”, assurent des sources proches du parti. D'où le second ultimatum adressé, hier, par Belkhadem aux présidents des sous-commissions d'accélérer leurs travaux. C'est aussi pour cette raison que Belkhadem a décidé d'impliquer les parlementaires du parti dans la préparation du congrès en les réunissant la semaine dernière à la salle El-Mouggar. Les députés qui prennent au sérieux la tenue de ce rendez-vous, ont déjà tenu, samedi dernier, une rencontre a l'APN pour se concerter autour de la nécessité de se mobiliser pour le congrès. Parallèlement à cela, une session du comité central (CC) se tiendra avant le mois du ramadan à l'effet de débattre du congrès, nous a annoncé, hier, Abdelkrim Abada. Le congrès se tiendra-t-il pour autant ? N. M.