L'intronisation du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, à la tête du “mouvement de redressement du FLN”, une structure sans existence légale, qui escompte “récupérer” le FLN, pour reprendre une expression de ses animateurs, décidée vendredi dernier, à Alger, à l'issue d'une réunion de la structure provisoire du mouvement, n'a pas tardé à faire réagir le parti de Ali Benflis. Dans un communiqué rendu public hier, le FLN qualifie cette intronisation de nouvel épisode du complot ourdi contre le parti. “L'opinion publique nationale a, une nouvelle fois, été surprise par un nouvel épisode du complot dont les auteurs cherchent vainement à s'approprier le parti du Front de libération nationale, à saper sa stabilité et à discréditer sa direction politique et ce, en installant une structure illégale, présidée par un ministre d'Etat censé représenter l'Algérie à l'étranger en veillant à donner de celle-ci la meilleure image en matière de stabilité des institutions et de primauté de la loi”, écrit Abdessalem Medjahed, le porte-parole du parti. Pour le responsable du bureau politique du FLN, cette nouvelle “dérive” est l'œuvre de Abdelaziz Bouteflika dont il a sciemment évité de citer le nom. “Cette nouvelle dérive, à l'instar des précédentes, est, encore une fois, conçue, encouragée et protégée par un Président candidat qui tente vainement, note encore le FLN, d'annihiler la volonté souveraine du parti et de saper les fondements du processus démocratique par une exploitation abusive de ses prérogatives.” Comme pour illustrer l'abus de pouvoir, le FLN rappelle la mobilisation des moyens matériels et humains de l'Etat et l'implication de hauts responsables, dont des ministres de la République, et leur compromission dans une opération illégale “contraire aux règles les plus élémentaires de la morale politique et de la gestion des affaires de l'Etat”. En tout état de cause, le FLN soutient que l'opinion et les militants restent conscients de la portée de cette “manœuvre”, de ce qu'elle recèle comme “visées” et comporte “comme arrangements douteux”. “Les sentiments d'amertume et de révolte, qu'éprouve le peuple, sont d'autant plus profonds qu'il constate que ceux qui, au plus haut sommet de l'Etat, sont censés prendre en charge ses préoccupations et alléger ses souffrances sont plutôt préoccupés à ourdir des complots, à provoquer des crises et à ébranler la stabilité des institutions pour assouvir leurs ambitions et leurs appétits électoralistes”, conclut enfin le communiqué. Pour rappel, le mouvement de redressement compte installer la commission de préparation du congrès bis dans les prochains jours. K. K.