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Le mal aurait pu être évité
La route de Takhoukht inondée
Publié dans Liberté le 10 - 12 - 2002

Depuis deux jours, la RN 30/A reliant Tizi Ouzou à Ouadhias, Ouacif et Beni-Yenni est malheureusement fermée à la circulation.
Lorsque la force et la cruauté de la nature se conjuguent avec l'insouciance et la nonchalance de l'homme, les dégâts sont très souvent garantis et même si les… concepteurs ne sont pas toujours les payeurs ! Ainsi donc, depuis deux jours, la RN 30A reliant Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya, aux Ouadhias, Ouacifs et Beni-Yenni, trois daïras très importantes de la wilaya,
est malheureusement fermée à la circulation pour cause d'inondations.
Mais si de par le monde les cas d'inondations relèvent d'un phénomène naturel et donc imprévisible, force est d'admettre que le cas de la route de Takhoukht aurait pu être certainement évité. Et pour cause, dans le programme de réalisation global du fameux barrage hydraulique de Taksebt (12 km de Tizi Ouzou), il est prévu la construction de deux viaducs dont l'échéance a été fixée au mois de mars 2003 (si tout va bien d'ici-là !).
On aurait dû prévoir la réception de ces deux grands ouvrages en même temps que celle, même provisoire, du fameux barrage, effectuée, rappelons-le, le… 1er novembre 2001 et ce, apparemment beaucoup plus pour des prétextes politiques. Si de telles carences dans la planification des travaux de réalisation de tout le barrage et même des voies d'accès avaient pu être prises en compte durant toutes ces dernières années par les diverses entreprises de travaux, retenues par les ministères concernés et l'Agence nationale des barrages (ANB), il faut bien se rappeler que les autorités locales avaient exigé la réalisation, en temps opportun, d'une route d'évitement pour éviter tout désagrément au trafic automobile, notamment en période de pluie et de remplissage progressif du barrage.
Mais voilà que cette fameuse route de secours n'a pu être réalisée à temps et que l'hiver
est venu. Bonjour les dégâts ! Avec les fortes chutes de pluies de ces derniers jours, l'ancienne route de Takhoukht a pris eau de toutes parts jusqu'à se noyer dans les profondeurs d'un barrage qui, décidément, n'a pas fini de livrer tous ses secrets. Pourtant, en prévision d'une météo très menaçante en ce début du mois de décembre, on a procédé, la semaine dernière, à un important lâcher d'eau du barrage, stupidement déversée dans la nature pour éviter des inondations qui, finalement, n'ont pu être… évitées ! Voilà comment la route de Takhoukht, jadis redoutée pour ses faux barrages et ses actes terroristes, a fini par être carrément emportée par les eaux, au grand désappointement des milliers de voyageurs qui empruntent quotidiennement cette RN 30/A pour rallier Tizi Ouzou et Azazga d'un côté, puis Ouadhias, Ouacifs et Ath Yenni, de l'autre, un grand détour étant désormais imposé par Beni Douala ou Mechtras.
Aux dernières nouvelles, la réception des deux viaducs de Taksebt est prévue pour mars 2003, mais, apparemment, rien n'est sûr ! D'ici là, les Ath Ouacifs et les Ath Yenni devront prendre leur mal en patience et s'efforcer à escalader les chemins sinueux des Ath Douala en attendant des… jours meilleurs !
“Rouh ay Aârav ar thafsut !” dit le vieil adage kabyle, n'est-ce pas !
M. H.


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