Les régions de l'intérieur de la wilaya ont pratiquement ignoré cet appel. La seconde journée de la grève initiée par le mouvement des ârchs, en Kabylie a été sensiblement la même que celle de la veille. Les régions de l'intérieur de la wilaya ont pratiquement ignoré l'appel des ârchs à plus de 50%. Outre les daïras de Draâ El-Mizan, de Tizi Gheniff, de Draâ Ben-Khedda, de Beni Yenni et les localités de Aït Yahia, dans la daïra d'Aïn El-Hammam, ce sont les daïras et localités de Ouaguenoune, Tikobaïne, Boudjima et même Iflissen dans la daïra de Tizgzirt qui ont décidé d'ignorer l'action. A Makouda, la grève est respectée par un commerçant sur deux, à Ouadhias près de 75% de la ville sont ouverts. Il en est de même à Ouacifs, où les scolaires ont rejoint normalement les classes et la ville est normalement ouverte. A Aïn El-Hammam, on signale que quelques commerces ont baissé rideau. Alors qu'à Azazga, Ath-Djennad, Tizi Rached, Mekla, le centre-ville de Larbaâ Nath Irathen, Tigzirt, l'appel des ârchs a été largement suivi. Dans la ville de Boghni, dans la matinée, les commerçants et quelques cafés, notamment ceux des quartiers excentrés ont ouvert leurs portes alors qu'au niveau du centre-ville, les commerces et les cafés ont baissé rideau. Selon des citoyens, «depuis samedi soir, toute sorte de rumeurs plus alarmistes les unes que les autres ont semé une certaine peur parmi les commerçants». Les uns murmurent que «ceux qui ont ouvert» verront leurs commerces incendiés, les autres vont plus loin en évoquant d'autres «pénalités», et c'est ce qui a poussé les commerçants de la ville à baisser rideau... Les axes routiers, qui étaient bloqués la veille comme les RN 30, 15, 10, 72 les CW 128, 147 ainsi que les routes menant vers Tizi Rached, Azazga, Larbaâ Nath-Irathen sont toujours bloqués sauf pour certains axes : comme les CW 128 et 147 et la RN30 entre Boghni et Draâ El-Mizan et Boghni-Ouadhias, dès samedi dans la soirée, les barricades ont été démantelées, rétablissant ainsi la circulation. En ville comme pratiquement dans la majeure partie de l'intérieur de la wilaya, exception faite de Draâ Ben-Khedda, Tadmaït, Ouacifs et Beni Yenni entre autres, les scolaires: écoles primaires, lycées et collèges ont débrayé. Au niveau de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, on recense un grand nombre d'absents, tant parmi les étudiants que parmi les personnels d'encadrement. Aussi, dans plusieurs facultés, c'est dans des amphithéâtres clairsemés que certains enseignants ont assuré leurs cours. Jusqu'aux écoles privées et aux centres de formation professionnelle qui ont ressenti le contre coup de cette action. Par ailleurs, on a appris que les avocats du collectif de défense ont rendu visite aux détenus grévistes de la faim. Ils ont constaté une inquiétante dégradation de leur état physique. Mouloud Chebheb aurait l'abdomen enflé, Rachid Allouache se déplacerait très difficilement et Mohamed Nekkah aurait enregistré une importante chute de sa glycémie. Comme le collectif de défense aurait, selon des sources crédibles, enregistré le rejet de la demande de mise en liberté provisoire des détenus. Cette demande a, rappelons-le, été déposée le 4 décembre dernier. Enfin, il y a lieu d'informer des préparatifs qui sont menés «tambour battant» par les ârchs, concernant la marche qu'ils comptent organiser le 12 janvier, journée du 1er Yennayer dans les principaux chefs-lieux des wilayas adhérant au mouvement Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira.