Tiaret et ses différentes localités ont vécu, le week-end dernier, au rythme d'un événement particulier caractérisé par la célébration de la Journée mondiale de l'enfance africaine. D'emblée, il faut préciser que cette journée n'a jamais obtenu de privilèges et un statut singulier comme cette année. Ainsi, nombreuses sont les parties qui ont participé à l'organisation de cette commémoration, loin des institutions spécialisées relevant de la direction de l'action sociale, celles de la direction de la jeunesse et des sports, de la culture et le mouvement associatif. À Tiaret, c'est l'association Avenir de Tiaret qui a principalement mené le bal avec un éventail d'actions, qu'a abritées la salle des conférences Mustapha-Mekki, ayant porté sur la femme démunie et son enfant. Droits de la femme et de l'enfant, état des lieux sur la pauvreté et la prise en charge des population pauvres étaient entre autres les thèmes développés par des spécialistes de l'Agence du développement social et ceux de la direction de l'action sociale et couronnés par une brève rétrospective sur les différentes actions menés par l'association organisatrice. À Rahouia, c'est le centre spécialisé de rééducation qui, deux semaines après l'hommage rendu à l'enfance en général, a consacré un programme riche en direction de la masse juvénile confrontée ou menacée par les dangers de l'heure. En présence du juge des mineurs, les responsables de la Sûreté de daïra n'ont pas raté l'opportunité de communiquer avec les pensionnaires du centre à travers des interventions émaillées d'une réalité encore vivante des différentes (et sombres) réactions et attitudes provenant de ce passé sanglant qu'a vécu notre pays. “La compréhension de ces attitudes suppose une connaissance de soi et celle des autres, et permet une communication que favorise le dialogue qui se veut un trait d'union entre un enfant en danger et celui censé lui venir en aide”, expliquait cet officier qui est allé dans les profondeurs du sujet en étalant sa conviction que l'accompagnement d'un enfant guetté par les différents aléas ne peut être effectué que grâce à la capacité de son encadrement et de son entourage immédiats. Mettant en garde ces pupilles contre ceux qu'on peut appeler les “chasseurs de proies fragiles”, ce dernier devait conclure par le fait que certains services ne cessent d'afficher leur entière disponibilité en proposant une série d'actions visant à aider cette frange de la population à réaliser des projets d'avenir en les rassurant que rien n'est définitivement joué pour eux à une seule condition de savoir saisir l'aubaine de cautionner une réinsertion au sein de la société. En marge de cette communication, une psychologue que nous avions abordée a préféré conclure par ce dicton du célèbre Janusz Korczak : “Vous dites qu'il est fatigant de fréquenter les enfants car il faudrait se mettre à leur niveau, se baisser, s'incliner, se courber et se faire petit. Vous avez tout car ce n'est pas tout cela qui fatigue le plus mais plutôt le fait d'être obligé de se lever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments, de s'étirer et de se hisser sur la pointe des pieds pour ne pas les blesser.” Une cérémonie somme toute qui a lieu dans un climat bon enfant en attendant, comme ce fut le vœu de plusieurs pensionnaires, que soient réitérées d'autres occasions où de pareilles communications seront à l'affiche. R. Salem