Désormais le conflit opposant l'ex-directeur de l'hôtel Es-safir à l'entreprise ne semble pas connaître d'épilogue. Suite à la grève déclenchée par les 189 employés en décembre 2002, le directeur de l'hôtel M. Abdelkader Benalègue — actuellement député indépendant —, a été relevé de ses fonctions tout en étant autorisé à garder ses compartiments jusqu'à la fin de l'année scolaire 2003. Depuis ce jour, selon les travailleurs, la situation ne cesse de prendre de l'ampleur et devient de plus en plus délicate. À cet effet, les employés de l'hôtel Es-safir ont observé, mercredi dernier, une demi-journée de protestation pour revendiquer le départ définitif de M. Benalègue. Les griefs retenus contre ce dernier sont essentiellement liés à son comportement “indigne”. Pour le secrétaire général du syndicat, la structure hôtelière est devenue “la propriété privée du député, celle de sa famille et de ses proches”. Il ajoute qu'il ne réside même pas dans ses compartiments. “Ses compartiments sont tout le temps fermés et aucun employé n'a le droit d'y accéder en cas de travaux ou quoi que ce soit”. Il explique, par ailleurs, que l'administration été obligée de changer les serrures pour régler un problème d'ordre sanitaire. “Nous étions obligés d'enlever les portes et de changer les serrures car il y avait une infiltration d'eau venant de son compartiment causant l'effondrement du plafond du restaurant situé au-dessous. Nous ne pouvions pas attendre son arrivée d'autant plus qu'il ne résidait plus à l'hôtel”. Il précise que ces travaux ont été effectués en présence d'un huissier de justice. Cependant, les travailleurs de la structure hôtelière dénoncent la “hogra” et les intimidations exercées par ce député. “Il nous traite de manière indécente : injures, intimidations et menaces à l'arme à feu. C'est impossible de travailler dans ces conditions”, déclare Ammi Mohamed, technicien à l'hôtel. Il poursuit son récit : “Il y a quelques jours de cela, M. Benalègue m'a menacé de me faire rentrer en prison, tout en se vantant d'avoir le bras long dans le corps de la justice et il m'a suivi jusqu'au sous-sol pour m'intimider et il a fini par déchirer toutes les consignes des travailleurs affichées sur le tableau”, s'indigne-t-il. En revanche, les 189 employés de l'unité de l'hôtel ont entrepris des démarches en justice pour l'expulsion définitive de l'ex-directeur de l'hôtel. Signalons enfin que cet individu a reçu plusieurs mises en demeure de l'entreprise. Afin d'avoir un complément d'informations, nous avons tenté de contacter M. Benalègue mais en vain. N. A.