La situation qui prévaut au sein de l'hôtel Es-Safir devient de plus en plus délicate. Le mouvement de grève déclenché officiellement aujourd'hui par les employés n'a pas laissé indifférents les responsables de l'entreprise de gestion touristique du Centre (EGTC). La gestion de l'hôtel vient d'être confiée à deux cadres supérieurs. Il s'agit de MM. Rekioua et Bouzid qui disposent d'une expérience dans le domaine. La décision a été prise au cours d'une réunion extraordinaire tenue samedi au siège de l'EGTC. La désignation de ces deux gestionnaires répond beaucoup plus à un souci de maintien des activités de l'unité. Les revendications des grévistes sont actuellement à l'étude par les dirigeants de l'EGTC. Ces derniers, selon une source proche de la direction, prendront incessamment les dispositions qui s'imposent afin de ramener la situation à la normale. L'EGTC va-t-elle satisfaire la principale doléance des frondeurs, à savoir le limogeage du directeur d'Es-Safir, en l'occurrence, M. Benaleg ? Le remplacement de celui-ci pour une période transitoire n'a, faut-il le préciser, pas été du goût des grévistes. Ils exigent, en fait, le départ immédiat du premier responsable de l'hôtel, des chefs de service des finances et du personnel ainsi que la dirigeante des étages. Les griefs retenus contre le directeur sont essentiellement liés au comportement “indigne” de M. Benaleg. Pour le syndicat, la structure hôtelière est devenue la “propriété privée du directeur, celle de sa famille et de ses proches”. Les travailleurs, estiment les syndicalistes, souffrent de la hogra et de la marginalisation. Ils sont victimes de pressions administratives et d'intimidations. Les employés dénoncent le cumul de fonctions du directeur qui est à la fois à la tête d'Es-Safir et député, voire président du groupe parlementaire des indépendants. “Ce qui n'est pas conforme à la loi”, avouent-ils. Le syndicat déplore, à ce propos, “l'indifférence des autorités qui ne daignent même pas lever le petit doigt”. À cela, il faut ajouter, poursuivent-ils, l'utilisation des équipements de l'hôtel à des fins personnelles. Par ailleurs, notre source dément l'information rapportée par la presse selon laquelle l'hôtel Es-Safir serait repris par la chaîne hôtelière française Accor. Des pourparlers sont, en revanche, en cours avec l'Assemblée nationale. Tout porte à croire que cet hôtel deviendra une annexe de l'APN. L'EGTC bénéficiera dans ce partenariat du fonds de commerce, estimé à près de 24 milliards de centimes. Les négociations se poursuivent actuellement entre les deux parties sur les procédures de transfert de cet hôtel de l'EGTC vers l'institution de M. Karim Younès. Pour rappel, les dirigeants de l'EGTC ont demandé aux domaines l'acte de propriété de cette structure, document avec lequel ils comptent entamer des pourparlers pour d'éventuels partenariats. Les services concernés ont exigé de l'entreprise de gestion la somme de 55 milliards de centimes. Ce qui est hors de portée de l'EGTC. Si l'on se réfère à la loi, le directeur de l'hôtel Es-Safir devrait céder sa place à d'autres gestionnaires plus disponibles, car la gestion d'une structure aussi importante nécessite une disponibilité et un sacrifice en permanence. B. K.