Des navettes seront effectuées sur une période de 320 à 340 jours avec une capacité de plus de 150 millions de passagers. À partir de l'automne prochain, les habitants des wilayas de Tipasa, d'Alger, de Boumerdès et de Tizi Ouzou seront transportés à bord de navires de type catamaran. Cette première solution au déplacement des populations dans le tissu urbain permettra aux pouvoirs publics d'optimiser une côte jusque-là sous-exploitée et quelquefois laissée à l'abandon. C'est une première dans l'histoire du transport maritime en Algérie. La réalisation des aménagements et des infrastructures des premières Stations maritimes urbaines (SMU) à Tipasa, Sidi Fredj, El-Djamila, Tamentfoust et Zemmouri a été entamée et les travaux avancent d'une manière perceptible. Mettant en exergue un potentiel de 500 000 passagers par jour, le ministère des Transports compte faire de ce projet sa pierre philosophale pour désengorger les périphériques, les autoroutes et les axes routiers limitrophes au littoral. Aussi, les passagers auront à user de moins en moins des transports en commun déjà saturés pour se déplacer vers la capitale et leur lieu de résidence respectif. Les lieux de départ et d'arrivée sont, pour le moment, identifiés dans les infrastructures portuaires de Tipasa, Tamentfoust, Zemmouri, Sidi Fredj, El-Djamila, Dellys et Azeffoun. Bien sûr, l'ensemble des quais nécessite des aménagements spécifiques pour offrir des avantages aux passagers et drainer le maximum de voyageurs. Des navettes seront effectuées sur une période de 320 à 340 jours, en tenant compte des arrêts techniques nécessaires pour l'entretien des navires. En période hivernale, bien que les catamarans (3 ou 4 coques) soient étudiés pour résister aux houles, l'étude technique du département de Maghlaoui prévoit le passage des houles de moins de 4 mètres, hauteur limitée pour assurer un transport en toute sécurité. Les prévisions actuelles donnent un potentiel de 150 millions de passagers par an, exploitant du coup près de 2% de la population concernée durant la première traversée, soit près de 2,5 millions de personnes transportées. Les catamarans, d'une capacité de 400 places, effectueront quotidiennement 4 rotations à partir d'Alger sur Tipasa, Zemmouri et Dellys et 9 autres sur Sidi Fredj avec un total de trois navires durant la première année d'exploitation. Les sociétés concernées par l'exploitation passeront à 6 rotations à partir de la deuxième année sur Tipasa, Dellys et Zemmouri, à 14 traversées sur El-Djamila et 14 autres sur Tamentfoust. Ces deux dernières lignes seront opérationnelles à partir de la deuxième phase avec six autres catamarans. Il faut noter que lors de la réunion des actionnaires de la future société mixte, il a été décidé – pour la première phase – l'acquisition de deux navires catamarans. L'un de 120 places et l'autre de 292 places. Côté algérien, seul la Cnan Groupe, la Gema et l'Epal détiennent des parts dans l'actionnariat. Ces actions sont de l'ordre de 15% pour la Cnan associée à Nashco, de 15% pour la Gema et 25% pour l'Epal associée à sa filiale ACS (Algerian Container Service). Côté portugais, la société Tinita détient 45% des parts. Au total, ce seront 7 actionnaires qui formeront la future Spa conformément aux exigences de la réglementation nationale. Seul armateur du groupe, la Cnan est chargée d'affréter les deux premiers navires auprès de Tinita pour trois et quatre mois, période qui couvrira les délais de création de ladite société mixte, qui – à son tour – en fera l'acquisition définitive au nom de la société algéro-portugaise. Signalons que ces lignes seront prolongées à d'autres wilayas, comme Béjaïa, Jijel, Mostaganem, Annaba et toutes les villes qui offrent des aménagements maritimes pour l'accueil des passagers. Une chose est cependant sûre : avec l'ensemble des rotations, c'est toute la carte du transport routier qui sera modifiée. F. B.