Moyen n Des bateaux pour le transport urbain ! L'expérience devait être lancée officiellement en septembre 2004. C'est ce qu'avaient annoncé les responsables de la Cnan. Les habitants des wilayas d'Alger, de Tipasa, de Boumerdès et de Tizi Ouzou devaient être les premiers bénéficiaires de ce nouveau mode de transport. Il était prévu que de nombreuses villes côtières à l'instar de Cherchell, Bouharoun, Sidi-Fredj, Tamenfoust, Zemmouri, Dellys et Azeffoun en soient desservies. Une première ligne reliant Tamenfoust à Tipasa devait être inaugurée le 15 septembre 2004. Pour concrétiser le projet, une Société par actions (SPA) dénommée Algerian Coast Traveler (Alct) avait été créée avec comme actionnaires le groupe Cnan, l'Entreprise du port d'Alger (Epal) et la société portugaise Tinita, entre autres. Les initiateurs du projet avaient prévu d'affréter 3 catamarans d'une capacité de 400 places chacun. Ceux-ci étaient programmés pour effectuer quotidiennement quelque 13 rotations à partir d'Alger sur Tipasa, Sidi-Fredj, Zemmouri et Dellys, et transporter jusqu'à 2,5 millions de passagers durant la première année de leur mise en exploitation. La société algéro-portugaise chargée de la concrétisation du projet devait proposer des prix «très raisonnables» à même de concurrencer le transport routier. «Nous ne pouvons pas travailler à perte, nous sommes une société économique qui est tenue de faire des bénéfices. Cela ne nous empêchera pas de fournir des efforts pour faire en sorte que nos prix soient sinon identiques, au moins proches de ceux pratiqués par les transports en commun», avait déclaré à l'époque un responsable du groupe Cnan. Les catamarans qui devaient être affrétés étaient destinés à réduire sensiblement la durée de voyage entre les wilayas côtières du nord du pays. «Leur vitesse de croisière varie entre 50 et 58 kilomètres à l'heure», avait souligné le même responsable. Ainsi, il était programmé que le trajet Alger-Tipasa soit effectué en un peu plus d'une heure. Malgré son attractivité, le projet n'a jamais été concrétisé. Interrogé à ce propos en marge de la 26e session du Conseil national économique et social (Cnes) qui s'était tenue en juillet 2005, l'ex-ministre des Transports, feu Mohammed Meghlaoui, avait fait part de «sérieuses difficultés» d'ordre financier. Plus explicite, il avait ajouté que les investisseurs ne s'étaient pas bousculés au portillon : «Trouvez-nous des investisseurs !» M. Meghlaoui avait également évoqué un «problème de tarification» qui empêchait le projet de voir le jour.