Ils menacent de mettre en place une commission parallèle de préparation des huitièmes assises du parti. La guerre au sein du mouvement de redressement s'accentue. C'est ce qu'a révélé la rencontre des coordinateurs de wilaya de ce mouvement, organisée jeudi dernier au siège de la mouhafadha d'Oran. En ce sens que ces coordinateurs ne font toujours pas cas des directives des instances dirigeantes de leur formation, qui ont décrété, le 5 juin dernier, à l'occasion de l'installation de la commission nationale de préparation du VIIIe congrès bis, la réconciliation entre les deux tendances du parti. Autrement dit, les coordinateurs de wilaya, censés travailler sous la tutelle d'un seul sigle, celui du FLN, s'isolent et continuent de fonctionner sous la houlette du mouvement de “redressement”. “Le mouvement de redressement est et continuera à constituer le cœur battant du FLN. Il interviendra à chaque fois que la situation le recommandera et s'attellera à l'application du programme du président de la République”, lit-on dans le communiqué rendu public hier à l'issue de la rencontre d'Oran. Cette déclaration qui s'apparente à une mise au point, s'adresse à Abdelaziz Belkhadem en sa qualité de président de la commission de préparation du VIIIe congrès bis. La raison en est que c'est ce même Belkhadem qui a déclaré lors de la cérémonie d'installation de cette commission de préparation la “fin du mouvement de redressement et l'unification du FLN”. Ciblant particulièrement Belkhadem, les coordinateurs de wilaya critiquent la composante humaine de la commission de préparation : “Les coordinateurs de wilaya considèrent que ce qui est désigné sous le nom de commission de préparation du congrès qui a été installée ne représente aucunement les objectifs et les espérances des militants du mouvement de redressement, c'est pour cela qu'ils refusent catégoriquement de traiter avec ses membres.” Ne reconnaissant nullement l'autorité de Belkhadem en sa qualité de premier responsable de la commission de préparation du VIIIe congrès bis du parti qui a la prérogative de prendre des décisions s'agissant de sa composante humaine, les coordinateurs de wilaya exigent “du coordinateur principal du mouvement l'ouverture d'un vaste débat sérieux et responsable pour la réussite du congrès”. Les conclavistes d'Oran ne s'arrêtent pas là. Ils menacent dans le cas de la non-satisfaction de leurs exigences de mettre sur pied dans les tout prochains jours une commission parallèle de préparation du VIIIe congrès bis. “Des commissions de wilaya parallèle seront également installées qui seront chargées de désigner les congressistes”, lit-on encore dans le communiqué rendu public hier. Amar Tou, le ministre des Postes et des Télécommunications, qui se trouve être derrière l'initiative de regroupement des coordinateurs de wilaya, sera-t-il remis à l'ordre par Belkhadem ? Rien n'est sûr pour le moment surtout que les sous-commissions de préparation du congrès bis tout autant que Belkhadem ne prêtent pas attention aux gesticulations de Amar Tou dont les visées ne sont autres que la prise en main des destinées du FLN à l'issue du congrès réunificateur. N. M.