Cette dernière était pilotée par un courant redresseur engagé dans une véritable guerre de leadership avec deux autres tendances. La crise qui secoue le FLN risque, dans les prochains jours, de connaître de sérieux développements qui pourraient déterminer l'avenir du parti. Les partisans de Yennoun, qui menacent de recourir à des coups de main pour faire fléchir Belkhadem, viennent de recevoir un sérieux revers à Oran où la mouhafadha parallèle qu'ils avaient installée a été fermée sur ordre des pouvoirs publics. Cette dernière, qui avait abrité, il y a quinze jours, 44 coordinateurs de wilaya hostiles à la démarche «réconciliatrice» de Belkhadem, vient d'être fermée par la force publique sollicitée pour rétablir une situation qui pouvait constituer une menace pour l'ordre public. Cette dernière était pilotée par un courant redresseur engagé dans une véritable guerre de leadership avec deux autres tendances qui se disputent la représentativité du mouvement à Oran. Malgré toutes les tentatives de la direction nationale de rapprocher entre les positions antagonistes des uns et des autres, aucun compromis n'a été trouvé. Les menaces de mettre sur pied des structures parallèles qui viendraient empiéter sur les prérogatives de la commission chargée par le bureau de Belkhadem de préparer le congrès réunificateur, proférées à l'issue de la rencontre d'Oran, n'ont pas laissé de marbre la direction nationale qui a décidé de reprendre les choses en main pour ne pas laisser la situation du parti en proie à des luttes de leadership. «La rencontre d'Oran était un rassemblement de filous qui voulaient battre en brèche la dynamique de redressement du parti impulsée par le bureau national. Le parti ne peut se construire dans l'exclusion et ce n'est pas à une poignée d'individus de décider l'expulsion de militants qui ont manifesté, durant la décennie noire, celle des reniements, leur attachement au FLN. Ils totalisent des années de militantisme qui pourrait servir le FLN», dira un militant du mouvement, rencontré à Oran. La fermeture de la mouhafadha parallèle est une réponse musclée à certains qui pensaient que le silence du bureau de Belkhadem pouvait être du laxisme ou une démission. Elle ne signifie pas la fin du bras de fer engagé entre les trois clans qui se disputent les rênes du mouvement à Oran. «C'est un coup décisif qui traduit la volonté de la direction nationale de ne plus tolérer les écarts de certains», dira notre interlocuteur qui estime que la commission chargée de préparer le congrès devrait agir au plus vite pour couper l'herbe sous les pieds qui contestent sa légalité. «L'installation de la commission de wilaya pourrait faire l'objet d'un autre round dans la guerre que se livrent les trois tendances du mouvement à Oran. La direction nationale devrait faire preuve de fermeté et de célérité pour éviter qu'un clan ne prenne le contrôle du parti, tout comme l'avait fait Benflis et ses partisans au cours du 8e congrès», précisera notre source.