L'espoir d'une « réconciliation » entre les frères ennemis du FLN s'est volatilisé au bout des premières rencontres qui ont regroupé les militants de l'ancien parti unique. Après les tiraillements qui ont opposé les membres des deux ailes, en l'occurrence les pro-Benflis et les redresseurs, ce sont désormais ces derniers qui se livrent à une impitoyable bataille de leadership. Outre l'attitude de Amar Tou, qui a remis en cause la composante de la commission nationale chargée de la préparation du « congrès réunificateur » et contesté la direction provisoire du parti, une autre guerre oppose les animateurs du mouvement de redressement pour figurer sur les listes des commissions et des sous-commissions mises en place à l'issue des dernières rencontres. Les premiers couacs se sont fait jour justement lors de la dernière réunion consacrée à l'élaboration de ces listes. Cette rencontre tenue à l'hôtel le Mouflon d'or a été une véritable foire d'empoigne. Selon une source proche du FLN, ce sont toutes les figures de proue du mouvement de redressement qui se battent pour le contrôle des structures chargées de la préparation du congrès. N'ignorant pas que le fait d'incorporer une « légion » de ses sympathisants au sein de ces structures lui permettrait de prendre la prochaine direction du parti, Amar Tou a bien préparé sa « feuille de route ». Pour mener à bien son plan, M. Tou aurait dressé des étudiants et des coordinateurs de wilayas contre Abdelaziz Belkhadem. Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, le porte-parole des coordinateurs de wilayas a toutefois démenti « catégoriquement » l'information rapportée par la presse, selon laquelle les responsables des coordinations de wilayas contestent la présidence de M. Belkhadem. « Nous considérons que le congrès de réunification comme notre congrès, le coordinateur national, notre président et la direction nationale du mouvement de redressement est notre direction », a-t-il souligné. Néanmoins, le rédacteur du communiqué a mis en relief « la nécessité d'appliquer les principes et les conditions énoncés dans le communiqué du 5 mai 2004 et ce, a-t-il précisé, pour la réussite du prochain congrès ». Le porte-parole des coordinateurs de wilaya s'est, par ailleurs, clairement opposé à la participation de ceux qui, selon lui, ont attenté aux symboles de l'Etat et divisé le FLN. « Nous refusons d'aller à un congrès au même titre que ceux qui furent la cause de l'annulation du huitième congrès », a-t-il noté. Les coordinateurs de wilayas, par la voix de leur porte-parole, ont menacé de mettre en place une commission parallèle, sous la présidence de M. Belkhadem, pour préparer le prochain congrès si les pro-Benflis venaient à être associés dans la préparation de ces assises. C'est dire que les antagonismes ne sont pas finis au FLN et l'organisation du congrès de « réunification » risque d'être renvoyée aux calendes grecques.