Beaucoup de monde, mercredi à Maraghna (Illoula), à l'occasion de la commémoration du 40e jour de la mort d'Ameziane Mehenni, assassiné le 19 juillet dernier à Paris. Des personnalités, dont Me Ali Yahia Abdenour, ont tenu à marquer ce jour dont la solennité et le recueillement ont fait rappeler aux présents tant de douleur et de peine qui ont marqué cette dernière décennie. Lors de leurs interventions, Ferhat Mehenni, artiste et militant de la cause berbère, père d'Ameziane, Me Ali Yahia Abdenour, Mokrane Aït Larbi et beaucoup d'amis de l'artiste ont tenu à souligner que la mort de Ameziane Mehenni est une perte pour toute l'Algérie qui a lutté pour rester debout. Ameziane est parti mais il y a d'autres Ameziane pour continuer le combat. Une déclaration a été lue à l'assistance et dans laquelle il est souligné que : “Evoquer ensemble Ameziane, c'est certes remuer le couteau dans notre plaie, mais c'est aussi l'une des rares façons que nous ayons de le soustraire à la mort en lui offrant un coin de vie dans nos cœurs. Il a rejoint une constellation d'étoiles qui, en scintillant, veillent sur l'avenir du peuple kabyle qu'il .souhaitait ardemment radieux.” En marge de cette commémoration, c'est surtout les suites de l'enquête policière qui, selon Ferhat Mehenni, n'avance pas et semble buter sur des considérations politiques. Ce qui fait ressortir quelque part des velléités d'étouffer certaines vérités et de classer le dossier dans le domaine du droit commun. “Un juge d'instruction a été désigné mais il est aussitôt parti en congé. Comment expliquer l'empressement de la police française à déclarer que l'assassinat n'a aucune relation politique alors que l'enquête n'est qu'au stade des investigations ?”, s'est interrogé Ferhat. “Les médias français affichent un black-out total”, poursuit-il. “C'est incompréhensible de constater que la brigade criminelle s'intéresse tant à chercher les poux dans la tête de la victime que d'aller chercher ailleurs les véritables raisons et commanditaires”, conclut-t-il. C. N. O.