Le RCD, le MSP et le PT ont émis, hier, des craintes sur la rentrée sociale qui risque selon eux d'être explosive. La rentrée politique inquiète les partis. C'est ce qui ressort des déclarations faites, hier, par trois formations politiques, le RCD, le MSP et le PT à une semaine de cette rentrée. “La rentrée s'annonce inquiétante en dépit du score, du reste controversé, des dernières élections présidentielles, et ce, au regard du risque d'embrasement du front social et politique”, a indiqué, hier, Djamel Ferjellah, le premier vice-président du rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Et pour cause : “Nous constatons qu'il y a des rentrées financières que nous n'avons pas connues depuis l'indépendance d'un côté, et de l'autre nous apprécions des prémices de contestations sociales qui risquent d'éclater à tout moment”. Pour ce responsable du RCD “le citoyen algérien est en attente d'un programme de relance économique qui implique des réformes audacieuses dans tous les domaines et qui serait en mesure d'absorber efficacement cette masse financière dans l'objectif d'assurer une croissance économique dont les retombées doivent toucher l'ensemble des Algériens, notamment les couches les plus défavorisées”. Ce qui n'est malheureusement pas le cas selon le représentant du parti de Saïd Sadi : “nous ne voyons pas encore une volonté politique à même de répondre aux aspirations populaires”, dira Djamel Ferjellah. Ceci étant, “le RCD dira notre interlocuteur, garde le cap sur ses objectifs stratégiques, c'est-à-dire sortir l'Algérie de la crise dans le cadre d'un Etat républicain qui garantisse les droits et les libertés de tout un chacun”. “Ces libertés chèrement acquises et qui ont fait la fierté de l'Algérie sont actuellement remises en cause”, indique-t-il avant de préciser que “tous ceux qui ne s'inscrivent pas dans la norme de la pensée unique du pouvoir sont soumis à pression et à harcèlement comme c'est le cas pour les militants de l'opposition démocratique, les journalistes, les syndicalistes et les militants des droits de l'homme”. Le mouvement de la société pour la paix (MSP) a exprimé quant à lui, les mêmes appréhensions quant à cette rentrée politique : “nous avons peur de rater cette rentrée politique en ce sens qu'elle n'est pas à même de résoudre les problèmes des citoyens”, a soutenu, hier, Abdelmadjid Menasra, un membre de la direction du parti. L'inquiétude du MSP est liée à la contradiction existante entre “l'importance des rentrées financières du fait d'un baril du pétrole avoisinant les 50 dollars et l'état de besoin dans lequel se trouvent les citoyens qui expriment une multitude de revendications sociales”. Dans cette rentrée politique, Menasra prévoit également une rentrée parlementaire tout autant “dynamique que chaude”. Il en veut pour preuve le passage de projets de loi sujets à controverse, à l'image du code de la famille et de la loi de finances 2005. Le parti des travailleurs (PT) de son côté prédit une rentrée sociale et politique “explosive” dans un communiqué rendu public avant-hier. Et les raisons ne manquent pas : “Le plan de privatisation massif, l'utilisation des logements sociaux pour les nouveaux bacheliers, l'augmentation annoncée des prix de la consommation.” En pleine crise, le FFS et le FLN n'ont pas pu s'exprimer, hier, sur la vision de la rentrée sociale. N. M. Un sommet de l'alliance présidentielle après le congrès du FLN Le sommet de l'alliance présidentielle n'aura finalement pas lieu de si tôt. “Il se tiendra après l'organisation du congrès du FLN”, a déclaré hier Abdelmadjid Menasra, un membre de la direction du mouvement de la société pour la paix (MSP). La raison du report de ce sommet jusqu'à la tenue du huitième congrès bis du FLN dont la date n'a pas été encore fixée par cette formation, est expliquée par “la nécessité pour le FLN de se doter d'instances stables et bien définies afin de mettre sur pied une bonne fois pour toutes les structures de l'alliance présidentielle”. N. M.